RDC: Kizito Pakabomba, nouveau ministre des Mines, face à des défis majeurs dans la filière de l’or et des batteries électriques

Félix Tshisekedi lors de la signature du contrat ayant abouti à la création des sociétés Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T). Ph Droits tiers.
Félix Tshisekedi lors de la signature du contrat ayant abouti à la création des sociétés Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T). Ph Droits tiers.

Kizito Pakabomba a été nommé ministre des Mines dans le nouveau gouvernement de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka. 

Dans sa première déclaration, il a exprimé sa gratitude et son engagement : « Je suis profondément honoré d'avoir été nommé Ministre des Mines. Je rends grâce à l’Éternel Dieu. Je remercie  le Président de la République et la Première ministre pour leur confiance. Je suis déterminé à servir notre pays avec dévouement et intégrité. »

Kizito Pakabomba apporte une riche expérience internationale de plus de 20 ans dans le secteur pétrole et énergie, acquise principalement au sein du Groupe TOTAL en Afrique, Europe et Asie. En 2017, il a fondé la société TWYK, spécialisée dans la stratégie amont et veille, le business development, les affaires publiques et le lobbying, la communication stratégique, ainsi que la formation et le coaching. Ses activités reposent sur une expertise des réseaux politiques et institutionnels.

Diplômé de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Pakabomba prend les rênes d’un secteur crucial pour l’économie congolaise, avec des défis considérables à relever.

Déficit de production électrique : La transformation des minerais en RDC est entravée par un déficit de production électrique. Actuellement, la région minière du Katanga importe 110 MW d’électricité depuis la Zambie, ce qui constitue un obstacle majeur pour l’optimisation du secteur.

Croissance économique et recommandations du FMI : La croissance réelle du PIB est désormais estimée à 8,3% pour 2023, soutenue par la forte croissance du secteur extractif. Pakabomba devra suivre les recommandations récentes du FMI, notamment la révision de la loi de finances pour 2024 pour intégrer l'impact positif de l'avenant au contrat avec la société minière SICOMINES. Cette révision devra garantir une bonne utilisation et une gouvernance efficace des fonds.

Mauvaise gouvernance et corruption : Malgré la promulgation du Code Minier de 2018, le secteur minier en RDC est encore affecté par des problèmes de mauvaise gouvernance, la non-application de certaines dispositions de la loi minière, la corruption, le manque de transparence et la fraude minière. Pakabomba devra s'attaquer à ces problèmes pour assainir le secteur.

Accord avec les entreprises chinoises : En mars 2024, le gouvernement congolais et un groupement d'entreprises chinoises ont signé un avenant à l'accord qualifié de « contrat du siècle », portant l'investissement dans les infrastructures de 3,2 à 7 milliards de dollars. Cet accord inclut la construction d'environ 5 000 km de routes. Pakabomba devra superviser la mise en œuvre de cet accord pour s'assurer que les investissements profitent réellement au pays.

Filière de l’or : Les autorités congolaises ont mis en place une entreprise appelée Primera Gold DRC en partenariat avec les Émirats arabes unis, spécialisée dans l’exportation de l’or issu de l’exploitation artisanale dans la province du Sud-Kivu. Pakabomba devra superviser cette filière pour maximiser les revenus et garantir une exploitation responsable.

Filière des batteries : Un accord a été signé entre les autorités congolaises, zambiennes et des partenaires financiers pour des études sur une zone franche destinée à l’industrie de fabrication des batteries pour véhicules électriques. La zone économique spéciale transfrontalière sera érigée sur 2 000 hectares dans la province du Haut-Katanga. Pakabomba aura la responsabilité de faire avancer ce projet crucial pour diversifier l’économie minière et intégrer la RDC dans la chaîne de valeur mondiale des batteries électriques.

Avec ces nombreux défis, Kizito Pakabomba a devant lui une tâche ardue mais cruciale pour l'avenir économique et industriel de la République Démocratique du Congo.