RDC : Technique d’isolation acoustique et thermique des bâtiments au centre d’une conférence organisée par l’ULC-ICAM

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Participants à la conférence

La faculté d’ingénierie de l’Université de Loyola du Congo ULC-ICAM en partenariat avec la faculté de Polytechnique de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et le Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du Centre National de la Recherche Scientifique (LMA – CNRS) a, dans le cadre du Projet d’Innovation pour l’Amélioration Acoustique et Thermique des Habitations en république démocratique du Congo (PIAATHC), organisé le lundi 13 mai 2024, à l’Amphithéâtre Saint Pierre Canisius de Kimwenza , une journée d’échanges et réflexions axée sous le thème : « le bruit sonore et l’isolation thermique des habitations : Innovation et applications aux habitations de la RDC ».

L’objectif était de sensibiliser les étudiants, les enseignants, les scientifiques et les décideurs sur les impacts de la nuisance sonore sur la santé publique mais aussi sur les enjeux écologiques et sur le confort pour qu’ils s’en tiennent du sujet afin de développer et de promouvoir des solutions congolaises avec des matériaux locaux pour mettre fin à la nuisance sonore et permettre une meilleure isolation thermique des habitations.

Au cours de cette activité, l’audience a assisté entre autre à l’intervention du professeur Cedric Maury, enseignant à l’Ecole centrale de Marseille et chercheur au Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique, sur « la gestion du bruit environnemental en milieu urbain ». Il a été révélé qu’il y a trois principales sources qui provoquent le bruit dans la société à savoir : le bruit aérien, routier et industriel. Et lorsque cette nuisance sonore est trop présente, elle peut perturber la qualité de vie et avoir un retentissement sur la santé. Pour limiter la propagation du bruit, les panelistes ont souligné qu’il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance des lois et des normes relatives à l’acoustique dans l’habitat.

Le projet, financé par le Ministère français des Affaires étrangères via l’ambassade de France en République Démocratique du Congo, est parti d’un constat soutenu par une enquête très éloquente menée par nos étudiants en rapport avec la problématique. Il existe un vrai problème de nuisance sonore constaté à travers les débits de boissons, les églises et même le trafic routier avec les klaxons intempestifs. Ce problème qui est très largement sous-estimé, a un retentissement sur la santé publique. Ainsi, une exposition continue au bruit peut engendrer diverses complications pour la santé, telles que la perte d'audition, les maladies cardiovasculaires et les troubles du sommeil, entraînant des problèmes liés au stress ou à la dépression.  Par cette action, nous pensons sensibiliser et amener les différents acteurs à réfléchir à cette problématique afin d’apporter les solutions pérennes, locales, concurrentielles et scientifiques.

« Je pense que c’est un début, le sujet est d’actualité mais les solutions peuvent venir avec le temps. Le plus important, c’est de sensibiliser d’abord les acteurs qui sont nos étudiants et il aurait été encore plus intéressant si on avait des acteurs décideurs du pays pour qu’ils se tiennent informer de l’impact de la nuisance sonore sur la santé. », a déclaré Ange Kongo Konde, Professeur à l’ULC-ICAM.

La journée s’est poursuivie avec l’intervention du professeur Andrew Odhiambo Oduor, professeur à l’Université de Maseno au Kenya, sur le rôle de la collaboration inter-universitaire. Ensuite, il y a eu une présentation sur les blocs de terre comprimée pour la réduction du bruit, fabriqués avec des matériaux biosourcés, un sujet sur lequel l'Université de Maseno collabore avec le LMA. Ces interventions ont permis d'entrevoir des collaborations Est-Ouest Africain, en plus de celle du Nord-Sud.

Au terme des assises, l’un des participants a salué l’initiative 

« C’est déjà une belle initiative d’organiser de telle conférence sur des sujets innovatrices. Depuis un moment, j’étais en train d’effectuer certaines recherches concernant les innovations thermiques dans le bâtiment, je travaillais sur un sujet où j’étais pratiquement seul parce qu’il n’y avait pas vraiment une forte documentation mais j’ai constaté qu’il y a pas mal des doctorants là-dessus. Je suis vraiment ravi. », a soutenu Siam Muamba étudiant en génie-civil.

Par ailleurs, plusieurs pistes et solutions techniques et technologiques ont été énoncées. Pour l’absorption du bruit dans l’habitat, il a été recommandé d’utiliser les matériaux tels que : la fibre de bois, Laine de verre, Laine de mouton, la ouate de cellulose, le liège, le béton cellulaire, mais également des matériaux poreux performants, objet de recherche avancée au Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique.

Pour ce qui est de l’amélioration de la performance énergétique de l’habitat, la méthode de stockage thermique par chaleur latente se révèle une technique prometteuse à la fois du point de vue énergétique et économique, le matériau change de phase à température constante en libérant ou accumulant de la chaleur suivant le sens de la transformation (capacité moyenne de 200 M J/m³).

Lancé depuis novembre 2023 pour une durée de 4ans, le Projet d’innovation pour l’amélioration acoustique et thermique des habitations en République Démocratique du Congo (PIAATHC) compte aboutir à un partenariat académique et scientifique renforcé entre le LMA et les institutions nationales et à la mise en place d’une école doctorale dans le domaine de l’acoustique.

Grâce GUKA