Sud-Kivu : une délégation irakienne à Panzi pour repiquer le modèle de Mukwege dans la prise en charge des survivantes des violences sexuelles

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Une délégation venue de l'Irak, engagée dans la prise en charge des survivantes des violences sexuelles en temps de conflits, est en visite à l'hôpital de Panzi de Denis Mukwege pour repiquer ce modèle.

Dirigée par la chargée des questions mentales des survivantes de violences sexuelles du gouvernement Irakien, elle est composée d’une dizaine d'acteurs engagés dans la lutte contre ce fléau.

« Il s'agit d'une équipe des prestataires et des représentants de l'Irak pour un échange d'expériences dans le cadre de la loi résidus qui a été établie en Irak depuis 2012 et qui leur permet d'ouvrir un centre de prise en charge holistique des survivants des violences sexuelles. Ils sont venus s'inspirer du modèle de Panzi de prise en charge des violences sexuelles », a expliqué Néné Bikungu de la Fondation Panzi.

Depuis quelques années, le gouvernement Irakien a adopté une loi pour soutenir ces femmes. Elles ont même un salaire pour leur intégration. Ceci parce que la plupart des femmes Yezidis ont été transformées en esclaves sexuelles par les jihadistes de l'État Islamique.

« Le gouvernement Irakien venait d'adopter une loi pour soutenir ces femmes dont la plupart sont des Yesidus parce que l'hôpital et la Fondation Panzi ont mis sur place un modèle de prise en charge holistique qui repose sur 4 piliers, cela permet de prendre en charge les survivantes », Etienne Cikuru directeur adjoint chargé des programmes à la Fondation Panzi.

Déjà le modèle est repiqué dans plusieurs pays notamment la Centrafrique, le Burundi, la Colombie et la Guinée. En Irak, c'était par des formations en ligne. Le responsable des soins holistiques de la Fondation Mukwege à La Haye estime que cette équipe est un pas pour la prise en charge de ces survivantes.

« Aujourd'hui le modèle est en train d'être appliqué dans plusieurs pays et donne de l'inspiration aux acteurs de la société mais des aussi des acteurs gouvernementaux telle que la délégation d'Irak. Nous accompagnons les États dans leurs démarches pour améliorer et accroître les actions en faveur des victimes des violences. Ce qui est plus très intéressant dans le contexte d'Irak  et aussi en Colombie, on ne parle pas tout simplement d'un modèle de soins mais on parle aussi des soins comme une forme », dit Dominique Daplazer, responsable des soins holistiques de la Fondation Denis Mukwege basée à La Haye.

En 2018, Denis Mukwege, avec Nadia Murad, obtient le prix Nobel de la Paix. Ces deux personnalités ont poursuivi leur travail dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

« Nous continuons à travailler sur la mise en œuvre de cette loi pour le bien-être du peuple Yeezidis qui après qu'on ait parlé des salaires, on va travailler sur la mise en place des centres de réhabilitation psycho-sociale et pour la santé mentale qui sera dans différents autres cités de l'Irak. Notre organisation sœur, Fondation Denis Mukwege, nous a été importante pour que nous apprenions », a dit Sandra Olrovich, Cheffe des programmes de la justice transitionnelle à l'OIM en Irak.

Comme en République Démocratique du Congo, en Irak, l'État Islamique est accusé d'avoir commis des viols sur plus de 4000 femmes Yezidis. Les unes étant devenues même des esclaves sexuelles et victimes d'autres abus. Une tragédie qui a également coûté des vies à plus de 800 000 membres de la communauté Yazidie.

Justin Mwamba