Maniema : la société civile de Lubutu dénonce la présence des militaires sur des sites miniers

Creuseur artisanaux dans une carrière d'or dans l'est du pays
Creuseur artisanaux dans une carrière d'or dans l'est du pays

La société civile forces vives du Maniema, antenne de Lubutu, tire la sonnette d'alarme sur la présence inquiétante des militaires sur des sites miniers dans ce territoire. Cette situation, selon les acteurs de la société civile, met en péril la sécurité des populations civiles et compromet la paix dans la région.

Le président de la société civile forces vives du Maniema, Mutoro Mumbere Jean-Pierre a alerté sur les exactions subies par les paisibles citoyens résidant dans les localités de Masaba, Nzigida, Kilomoto, Cholo, Magiatani, Etogo et autres, en proie aux tracasseries, aux fouets et à la torture de la part de ces militaires présents dans les zones minières.

"Certains sites miniers commencent à être occupés par les militaires. Les citoyens pacifiques subissent de nombreuses tracasseries, fouettés et torturés. Nous dénonçons et condamnons fermement cette situation et exhortons nos autorités politico-administratives à trouver une solution avant que la situation ne s'aggrave », a-t-il plaidé.

La société civile appelle à une action urgente des autorités locales, provinciales et nationales, ainsi que du ministre de la Défense, pour mettre fin à cette présence militaire illégale sur les sites miniers et garantir la sécurité des populations civiles dans la région du Maniema.

Ce n’est pas la première fois que des acteurs de la société civile et politique du Maniema dénoncent la présence des militaires dans les sites miniers en province.

En octobre 2023, c’est la société civile force vive qui avait dénoncé "la présence illégale, indésirable et nuisible des militaires de la troisième zone de défense dans les sites miniers généralement situés dans les territoires de Lubutu, et tout particulièrement dans le village de Kabakaba".

Toujours début octobre, un député avait tiré la sonnette d’alarme sur l’occupation illégale d'un Site Minier à Punia par des militaires en provenance de Walikale au Nord-Kivu.

Ces situations à répétition et quasi-permanentes mettent en lumière les défis persistants liés à la gouvernance minière en République démocratique du Congo, où l'exploitation illégale et la militarisation des sites miniers continuent d'avoir des conséquences néfastes sur les communautés locales. De nombreux observateurs s’accordent à dire qu’il est crucial que les autorités compétentes prennent des mesures concrètes pour appliquer des réformes et assurer une gestion transparente et responsable du secteur minier, en veillant au respect des droits humains et à la protection des populations civiles.

Chadrack Londe