RDC : à la conférence nationale sur les alternatives socioéconomiques à l'exploitation artisanale, les participants recommandent la création des microfinances et du cadastre agricole

Photo d'illustration
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La Conférence nationale women in mining DRC a abouti, vendredi 05 avril, à des recommandations comme alternatives socio-économiques à l'exploitation artisanale. Plusieurs femmes venues de Kinshasa, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Haut-Uele, Lualaba et Haut-Katanga, ont participé à ces assises.

À ces femmes évoluant dans le domaine minier, il faut ajouter des autorités traditionnelles qui étaient également à Lubumbashi pour cette conférence nationale qui a visé à trouver des solutions alternatives à l'exploitation minière. 

Parmi les recommandations, l'on note la diversification de l'économie.

 "Globalement, cette conférence nationale visait à analyser et présenter les activités alternatives à l'activité minière et partager l'expérience de ceux qui ont réussi en vue de susciter de l'intérêt et aboutir à la sortie des femmes des sites miniers artisanaux dans lesquels elles vivent le calvaire. Spécifiquement, cette conférence visait à faire une analyse sous forme des alternatives socioéconomiques qui se présentent comme des opportunités de sortie des femmes et des enfants dans les mines artisanales", précise le comité d'organisation de cette conférence faisant le rapport.

Dans la présentation du rapport final, des forces devant aider à arriver à la diversification des activités et à des alternatives socio-économiques à l'exploitation minière artisanale, ont été présentées.

"Après les travaux des ateliers, nous avons noté qu'il y a des moyens financiers des entreprises minières qui exploitent nos terres, le cahier de charge et la dotation, les compétentes dans les femmes, la présence des partenaires, la présence de l'entreprise générale du Cobalt, le marché de la RDC qui est un grand marché de consommation", a ajouté Madame Nanou de la Fédération des entreprises du Congo, présente à ces assises.

Pour y arriver, les femmes doivent se départir de certaines faiblesses évoquées lors de cette conférence nationale.

"Manque de formation et de sensibilisation de la femme, la sous estimation de la femme elle-même, le faible engagement des femmes pour la formation, l'absence d'un esprit de gestion de temps, faible organisation et réseautage des organisations des femmes existantes", a-t-elle ajouté.

Quant aux recommandations de cette  conférence qui s'est tenue à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, la création du cadastre agricole et des micro finances pour appuyer les femmes.

"Nous avons noté des recommandations. Pour la wim, il faut faire le plaidoyer pour la révision du code minier au parlement, avoir des stratégies claires pour rencontrer les femmes qui sont dans les mines pour leur proposer des alternatives et qu'elles deviennent des actrices de développement, installer le Comité Wim dans toutes les provinces et toutes les entreprises, que la wim sensibilise les femmes à mutualiser leurs efforts en coopératives et qu'elles puissent créer les microfinance, qu'elle initie les femmes à l'esprit entrepreneurial, faire le plaidoyer pour la création du cadastre Agricole. Pour les autorités, il faudrait que la wim soit aussi associée au processus de cahier de charge, dans la gestion de la dotation de 0,3% pour mettre un accent sur la notion du genre. Il faudrait qu'il y ait harmonisation entre le cadastre minier et foncier pour éviter le chevauchement. Il faudra la prise de mesures d'application pour l'utilisation des terres communautaires, la prise en compte de la notion du genre à tous les niveaux, la création des structures de microfinance dont les fonds doivent provenir de la dotation de 0,3%", a-t-elle poursuivi.

Dorothée Masele, présidente nationale de women in mining DRC a, à l'occasion de cette cérémonie de clôture, salué l'implication des femmes, chefs d'entreprise, autorités traditionnelles de la RDC pour l'aboutissement de cette conférence nationale.

"Nous avons besoin du gouvernement congolais, de l'Assemblée nationale, des gouvernements provinciaux pour un accompagnement. Ces femmes ont besoin des moyens financiers pour accompagner certaines provinces qui sont restées en arrière en termes de développement, en l'occurrence le Kasaï. Certaines chefferies, certaines entités territoriales décentralisées (ETD) qui ont des entreprises, ne bénéficient pas de la redevance de cette manne minière pour développer leurs contrées", note Dorothée Masele, présidente nationale de women in mining DRC.

Isaac Kayembe, représentant la ministre nationale du genre à cette conférence, a précisé qu'il est important, au-delà des l'exploitation artisanale, d'investir dans l'agriculture, la pêche et le tourisme.

 "... Il est temps de réfléchir après ces assises à des alternatives durables qui permettront de préserver nos ressources naturelles, tout en améliorant la qualité de vie de nos concitoyens. Il y a des pistes explorées dont la diversification économique dans les régions minières, d'où il est important d'investir dans l'agriculture, l'élevage, le tourisme et d'autres secteurs pour créer les opportunités d'emploi stable et durable", a suggéré, Isaac Kayembe, représentant de la ministre nationale du genre. 

Ces assises tenues du 03 au 05 avril à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, se sont passées avec l'appui de l'Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles (BGR). 

José Mukendi