Dans une démarche visant à réduire la surpopulation carcérale critique de la prison de Makala, à Kinshasa, 357 détenus sont désormais concernés par un programme de libération, annoncé par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde. Cette décision inaugure une série de mesures prévues pour alléger la pression sur cet établissement pénitentiaire.
Cette initiative est le fruit du travail d'une commission spéciale mise en place dont la mission est l'analyse approfondie des dossiers des prisonniers. Le but étant de libérer ceux jugés éligibles à une remise en liberté, notamment les détenus sans charges ou maintenus en détention de manière irrégulière.
Le contexte de ces libérations intervient dans un moment critique pour les droits de l'homme en RDC, comme souligné par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans son dernier rapport. Publié le lundi 1er avril, le document met en lumière les "principales tendances des violations des droits de l’homme" pour février 2024, indiquant que "39 personnes sont décédées en détention" durant ce seul mois. La majorité de ces décès ont été enregistrés dans les provinces du Kwilu, du Nord-Kivu, et du Tanganyika.
Comparé au mois de janvier, le nombre de décès a augmenté de neuf, exacerbant les inquiétudes concernant les conditions de détention déplorables dans les prisons surpeuplées du pays.
Ces révélations, notamment celles rapportées par le journaliste Stanis Bujakera après un séjour de six mois à Makala, ont poussé le gouvernement à agir en faveur du désengorgement des prisons. L'opération a commencé par la libération de soixante-sept (67) détenus lors d'une cérémonie à Makala, présidée par le procureur général, marquant le début d'un effort national pour adresser la crise carcérale du pays.