RDC : La communauté humanitaire appelée à se préparer à travailler sans la présence de la MONUSCO qui va se désengager

Un casque bleu en patrouille au Nord-Kivu
Un casque bleu en patrouille au Nord-Kivu

Le numéro 2 de la MONUSCO, Bruno Lemarquis, a appelé mardi 20 février, la communauté humanitaire à se préparer à fonctionner sans la présence de la mission Onusienne qui doit débuter cette année son retrait progressif de la République Démocratique du Congo. Bruno Lemarquis a lancé cet appel à l'occasion de la présentation du plan de réponse humanitaire pour l'exercice 2024.

« Les interventions humanitaires en 2024 interviendront dans un contexte difficile mais un contexte également marqué par le début du retrait de la MONUSCO, un retrait qui est en cours au Sud-Kivu avec des échéances que vous connaissez. Il est important que les partenaires s'adaptent rapidement et se préparent à opérer dans un contexte où la MONUSCO ne sera plus là. La MONUSCO a au cœur de son mandat la protection des civils et dispose également des capacités logistiques et sécuritaires importantes », a indiqué Bruno Lemarquis qui est également coordonnateur humanitaire en RDC.

M. Lemarquis reconnaît tout de même que les interventions des acteurs humanitaires seront difficiles sur le terrain en l’absence de la MONUSCO. D’où, il invite les différentes parties à prendre des dispositions nécessaires.

« Son départ aura donc certainement un impact sur les opérations humanitaires notamment en termes d'accès et nous devons nous y préparer sans attendre. Nos collègues humanitaires au Yémen, en Afghanistan, au Nord-Est du Nigéria, en Ethiopie, etc, n'ont pas une MONUSCO à leurs côtés, il n'y a pas des missions de maintien de la paix et pourtant ils font le job. Donc, il nous incombe de nous préparer à cette nouvelle réalité. Cette adaptation aura également un coût, ça c'est un message aux États membres, aux bailleurs des fonds, cette adaptation aura un coût puisque les besoins en termes de sécurité, des services d'aviation, des logistiques vont augmenter du fait du désengagement de la MONUSCO », a-t-il confié.

Selon le plan de désengagement signé entre la MONUSCO et le gouvernement de la République Démocratique du Congo, le premier retrait total de la province du Sud-Kivu est prévu d’ici la fin du mois d'avril 2024. À partir du 1er mai 2024, la MONUSCO se focalisera sur le Nord-Kivu et l’Ituri pour ce qui concerne la protection des civils. Pour le Sud-Kivu, la protection des civils sera à la responsabilité de la RDC, avait souligné Bintou Keita lors d'une conférence de presse avec Christophe Lutundula avant de poursuivre qu'après son retrait du Sud-Kivu, il y aura évaluation de la première étape du désengagement avant de se lancer à la deuxième étape qui prévoit un retrait de la mission de la province du Nord-Kivu. La troisième étape, indique Bintou Keita, commencera après l’achèvement de la 2e étape et de son évaluation, et conduira au retrait complet de la province de l’Ituri.

Lors de son dernier passage en RDC, Jean-Pierre Lacroix numéro 2 de l'ONU avait rassuré que le départ de la MONUSCO ne signifiait pas le départ des Nations-Unies en RDC. À l'en croire, l'ONU à travers ses agences et programmes, va continuer à fonctionner normalement tout en les rassurant de mener des plaidoiries auprès des différents bailleurs des fonds pour assurer leur fonctionnement.

Clément MUAMBA