Élections des Sénateurs et Gouverneurs : L'APLC instaure un numéro vert pour signaler les cas de corruption

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APK.

Michel-Victor Lessay, Coordonnateur par intérim de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), a été reçu ce mercredi 14 février 2024 par le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi. Au menu des discussions entre les deux personnalités, l'organisation prochaine des élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs de province en République Démocratique du Congo.

Selon le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, le 31 mars 2024 est la date prévue pour l'organisation des scrutins des sénateurs, et une semaine plus tard, soit le 7 avril 2024, interviendra l'organisation des scrutins des gouverneurs et des Vice-gouverneurs. Après l'échange avec Denis Kadima, le Coordonnateur par intérim de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) a révélé qu'un numéro vert sera mis en place pour décourager toute tentative de corruption, comme cela a été décrié lors des scrutins indirects lors de la précédente législature.

« Je pourrais dire qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire. L’essentiel, c’est de commencer. Nous avons échangé avec le Président Denis KADIMA en ce qui concerne les échéances à venir. Nous avons des élections des sénateurs ainsi que celles des gouverneurs et des vice-gouverneurs de province qui pointent à l’horizon. Et généralement, les expériences du passé nous enseignent que ce sont des occasions de corruption à grande échelle. C’est pourquoi, nous avons, dans le cadre de notre mission de prévention, essayé d’aborder cette question », a déclaré Michel-Victor Lessay, Coordonnateur par intérim de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), après l'échange avec Denis Kadima Kazadi.

Et de poursuivre :

« C’est l’occasion pour nous de lancer un appel à tous ceux qui voudront s’adonner à cette pratique décriée : c’est-à-dire monnayer les voix, essayer de corrompre par-ci par-là pour être élus. L’APLC sera vigilante et va veiller au déroulement de ces élections. Et d’ailleurs, nous mettrons à la disposition de la population un numéro vert pour recevoir d'éventuelles dénonciations afin de dénoncer toute velléité de corruption de la part d’un ou des acteurs politiques auteurs de ces pratiques »

Lors de la législature passée, le Procureur général près la Cour de cassation, Flory Kabange Numbi, avait exprimé mardi 15 octobre 2019 le « regret » de constater que les actes de corruption dénoncés avec « fracas » lors des dernières élections indirectes des gouverneurs et sénateurs n’avaient pas été portés devant les instances judiciaires pour les « décourager ».

Les allégations de corruption au sein des assemblées provinciales avaient conduit en mars dernier le Président de la République, Félix Tshisekedi, à suspendre momentanément l’installation des sénateurs élus. Une décision levée plus tard après réception d'un rapport préliminaire du procureur général de la République (PGR) près la Cour de cassation sur les allégations de corruption intense ayant émaillé les sénatoriales.

Cette étape importante du calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante intervient après l'organisation des 4 scrutins combinés aux suffrages directs organisés au mois de décembre de l'année dernière. Les élections des sénateurs et gouverneurs et Vice-gouverneurs sont des élections aux suffrages indirects, c'est-à-dire que ce sont les députés provinciaux qui vont élire les sénateurs, les gouverneurs et les Vice-gouverneurs.

Selon le calendrier électoral réaménagé, les Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC) sont ouverts et opérationnels du 02 au 16 février 2024, soit pendant 15 jours.

Clément Muamba