La mise en place d’un plan d’alerte des inondations peut limiter les dégâts causés par le débordement des eaux du fleuve Congo dans certaines provinces de la RDC. C’est ce que pense Raphaël Tshimanga Muamba, directeur de l’école régionale de l’eau, du centre des recherches en ressources en eaux du bassin du Congo et professeur à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
Selon lui, mettre en place un tel plan fait partie intégrante de l’exercice de la gestion des eaux dans un Etat.
« Nous devons avoir un plan de suivi des ressources en eau, qui inclut un programme d’alerte et de prévision des inondations. Ce programme comprend tout un réseau d’observation en différents points, de telle sorte que si l’inondation est déclarée en un point quelconque en amont, des calculs soient effectués sur le temps de parcours des eaux et déterminer quand est-ce qu’un autre point sera atteint. Ceci permettra d’établir un plan de contingence, prévenir les dégâts et sauver des vies humaines », a-t-il expliqué à ACTUALITE.CD.
Mettre en place un tel programme requiert l’implication du pouvoir public.
« Ce n’est pas seulement un problème pour nous chercheurs. Il s’agit de l’organisation institutionnelle. Il doit y avoir un cadre institutionnel qui s’occupe des urgences comme celles-ci, qui intègre en son sein différents services de suivi hydrologique qui captent des informations et établissent des plans de prévention des catastrophes d’inondation », a-t-il précisé.
Pour cet hydrologue, ce phénomène et d’autres de même nature à travers le monde sont la conséquence du réchauffement climatique. Pour ce qui est de la prévision des dégâts des inondations, il plaide aussi pour la mise sur pied d’un fonds de gestion des catastrophes naturelles.
Le débordement des eaux du fleuve Congo a atteint jusqu’à 6,5 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, selon la Régie des voies fluviales (RVF).
A Mbandaka, dans la province de l’Equateur, les inondations, résultant des pluies incessantes, ont plongé les quartiers d'Ekundé, Basoko, Bongodjo et le territoire de Bikoro dans une situation critique. Les conséquences désastreuses de ces inondations sont particulièrement visibles avec plus de 100 familles se retrouvant sans abri, leurs maisons ayant été emportées par les eaux déchaînées.
C’est le cas dans plusieurs autres provinces comme à Kinshasa, dans le Mai-Ndombe, en Ituri, et ailleurs.
Bruno Nsaka