Plusieurs cas de conjonctivite sont enregistrés à Kinshasa. Il s’agit d’une inflammation caractérisée par la rougeur oculaire, à un ou aux deux yeux, par la douleur oculaire sous forme de sensation de grain de sable et de brûlure, par les sécrétions oculaires et par le larmoiement réflexe.
ACTUALITE.CD a contacté les spécialités de la santé pour prodiguer quelques conseils. Docteur Jérôme Mayole, ophtalmologue de la polyclinique Force publique de Lemba parle d’une maladie virale vis-à-vis de laquelle il est nécessaire de prendre des précautions et appelle les patients à se méfier de toute automédication.
« La maladie est très contagieuse. Pour cela, il faut éviter de se serrer la main. La contamination est très rapide. Tout contact avec les objets souillés par les sécrétions oculaires du malade est déconseillé. Il faut être plutôt prudent d’adopter les mesures d'hygiène des mains, d’éviter d’échanges de monture de lunettes, s'isoler si on remarque les premiers signes qui sont parfois la douleur, la rougeur, la photophobie et consulter un médecin d'une structure la plus proche », a dit le docteur Mayole.
Selon ce médecin, l’utilisation des corticoïdes, d’eau sucrée ainsi que les urines dans les yeux, restent des graves erreurs remarquées chez les patients kinois, car en cas de négligence ou de mauvais traitement, les complications peuvent être sévères et la possibilité d’avoir la cécité n’est pas exclue.
« Les médicaments sont prescrits en fonction de l'agent pathogène, mais ici nous sommes devant une maladie virale. Il existe des médicaments antiviraux ophtalmiques ad hoc et dont la prescription est réservée aux seuls ophtalmologues après examen du malade. Néanmoins, il y a des cas de surinfection bactérienne qui sont une complication fréquente. Voilà pourquoi nous prescrivons une antibiothérapie de couverture en collyre. Généralement, il n’est pas prohibé que les malades portent des verres anti-soleil pour la photophobie. Cependant, les complications peuvent être une surinfection bactérienne pouvant s'accompagner de signes généraux comme la fièvre car en cas d'une endophtalmie qui est une complication majeure avec risque de cécité », a-t-il ajouté.
Le virologue Jean Jacques Muyembe recommande également «l’hygiène des mains et d’éviter de frotter les yeux avec les doigts».
Dans ce même ordre d’idée, le programme national de la santé oculaire et de la vision (PNSOV), prévient que le traitement médical n’est pas spécifique, car la conjonctivite virale disparaît spontanément avec le temps, le plus souvent en 10 et 15 jours. Mais, les membres d’une même famille peuvent tour à tour être atteints car la maladie est contagieuse, il faut donc redoubler d’effort en matière d’hygiène.
L’Organisation mondiale de la santé, reconnaît que la conjonctivite reste une maladie non-mortelle. Il existe de nos jours plusieurs types de conjonctivites, dont la conjonctivite infectieuse, la conjonctivite allergique et la conjonctivite hémorragique. La conjonctivite hémorragique est liée à une irritation de la conjonctive par une substance chimique.
Jean Marie Makuma