La Cour constitutionnelle commence, ce lundi 8 janvier 2024, les audiences des contentieux électoraux de l’élection présidentielle de décembre 2023. D'après l'extrait de rôle parvenu à ACTUALITE.CD, la Cour constitutionnelle devra statuer sur deux recours en contestation des résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), proclamant Félix Tshisekedi vainqueur provisoire avec 73,34%.
À la veille de cette étape importante du processus électoral, des voix s'élèvent dans le microcosme sociopolitique congolais pour inviter la haute Cour à sauver la nation congolaise en prenant la décision d'annuler ces élections du 20 décembre 2023. C'est le cas du Secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Ferdinand Kambere.
« Si la Cour constitutionnelle sait suivre ce que tout le monde demande, les voix indépendantes comme les églises, tout le monde demande l'annulation de ces élections. Tout le monde demande à ce que la Cour constitutionnelle prenne de la hauteur pour annuler ces élections. Si la Cour veut aussi engouffrer le pays dans la crise, la seule solution, le peuple doit se prendre en charge, c'est l'article 64 », a-t-il fait savoir au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD
Et d’ajouter :
« Nous appelons à la sagesse de la Cour constitutionnelle pour qu'elle prenne de la hauteur contre les échos des individus qui veulent défier tout le monde pour se garder un pouvoir qu'ils n'ont plus ».
Pour ce cadre du parti de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a voulu mettre les gens devant un fait accompli en imposant à la RDC des élections non démocratiques. Il note que même lors de la publication des résultats provisoires, il n'y a pas eu la joie dans l'opinion.
« Il a imposé aux gens ces élections, il est déjà hors mandat, il veut que tout le monde accepte qu'il a été réélu, non, tous les rapports démontrent aujourd'hui qu'il n'y a pas eu d'élections et ce qui reste à faire c’est que cette Cour Constitutionnelle là que nous continuons à contester peut encore tirer le pays de cet opprobre. Ce sont des élections qu'on a jamais vu nulle part au monde. Si elle veut vraiment qu'il y est la paix, il faut qu’elle se rattrape. Si nous ratons cette opportunité, ça signifie qu'il n'y a plus de démocratie, nous allons entrer dans la pire dictature », a prévenu ce cadre du parti de Joseph Kabila.
Pour Ferdinand Kambere, les élections du 20 décembre dernier peuvent être considérées comme un Coup d'État à la démocratie.
« C'était des élections non démocratiques, des élections où on a exclu une des parties prenantes importante de ce processus, le Front Commun pour le Congo, c'était la plus grande force politique de l'opposition au sein des institutions encore que même ceux qu'on appelait majorité de l'Union sacrée n'en était pas une parce qu'il n'y avait pas eu une autre élection pour avoir cette majorité. C'était une majorité achetée sur coût des billets de banque et chantage. Ce processus électoral organisé par le régime Félix Tshisekedi était un coup contre la démocratie dans notre pays », a-t-il dénoncé.
Joseph Kabila Kabange, président du PPRD et autorité morale du FCC s'était retiré de la vie publique et politique depuis sa rupture de la coalition FCC et CACH de Félix Tshisekedi actuel Chef de l'État et ensuite il a préféré garder le silence en ce qui concerne l'actualité politique du pays.
Sa famille politique non concernée par ces élections, avait dans son temps posé des préalables avant de participer aux élections. Parmi les préalables, il y avait entre autres la recomposition de la CENI avec le départ de Dénis Kadima, la révision consensuelle de la loi électorale et la nomination des nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Le régime en place n'a répondu à aucune des revendications.
Clément MUAMBA