Interrogé sur le nombre exact de bureaux de vote ouverts parmi les 75 400 prévus après cinq jours de vote, Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a déclaré être dans l'incapacité de fournir les chiffres exacts en raison des difficultés rencontrées sur le terrain par certains agents de son institution. Cette question a été aussi soulevée dans le rapport préliminaire de la mission d'observation électorale de la CENCO-ECC.
À la question de savoir si cette recommandation est pertinente, Trésor Kibangula, analyste à Ebuteli, Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, estime que ne pas communiquer à ce sujet constituerait une défaillance technique de la part de l'institution organisatrice des élections en RDC.
" Oui, c'est très pertinent. Le 20 décembre, nous avons appelé les Congolais à voter et j'ai été choqué lorsque, quelques heures après le vote, la CENI n'était pas en mesure de nous dire combien de bureaux de vote avaient ouvert le jour du scrutin. C'est l'organe technique que la nation a chargé pour l'organisation des élections, et il était de la responsabilité de la CENI de nous fournir des informations sur les bureaux de vote qui n'ont pas ouvert ce jour-là. Ne pas le faire est une défaillance technique de la part de la CENI ", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé à ACTUALITE.CD jeudi 28 décembre au centre Bosolo.
Interrogé sur l'importance de ces informations alors que des résultats sont déjà disponibles, Trésor Kibangula explique :
" La circonscription pour le scrutin présidentiel est nationale. Le Président de la République n'est pas élu seulement à Kinshasa (...). Pour sa légitimité, il doit être élu sur toute l'étendue du territoire national. Nous devons savoir quel coin de la République a le plus voté le jour du vote, et là où il y a eu des difficultés à exercer ce droit constitutionnel ", a expliqué cet ancien journaliste de Jeune Afrique.
Malgré la domination de Félix Tshisekedi dans la phase de publication partielle des résultats, l'opposition rejette fermement ces résultats. Martin Fayulu dénonce des distorsions entre les résultats et la réalité observée sur le terrain. Moïse Katumbi exprime sa solidarité et annonce des actions futures.
Le porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, qualifie la Cour constitutionnelle de dernier rempart du régime en place, déclarant ainsi l'intention de Katumbi de ne pas recourir à cette instance pour les contentieux électoraux en cours.
Clément MUAMBA