La cinquième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé depuis le 15 juillet 2021 vient d'être achevée une nouvelle fois par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI).
L'achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars).
« La croissance de la République démocratique du Congo reste résiliente malgré les chocs négatifs des termes de l’échange et la crise sécuritaire et humanitaire liée au conflit armé dans l’est. Malgré les efforts de la Banque centrale du Congo (BCC) pour freiner l’inflation, la dépréciation et les pressions inflationnistes persistent. Malgré ces difficultés, la performance au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) reste globalement satisfaisante. Même si les perspectives de croissance restent favorables pour 2023 et 2024, les risques sont fortement orientés à la baisse, en raison de la poursuite des combats dans l’est du pays, des mécontentements potentiels par rapport au processus électoral et des chocs défavorables des termes de l’échange» a déclaré M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim dans un communiqué rendu public vendredi 15 décembre 2023
Il a affirmé que le déficit budgétaire intérieur de 2023, bien que plus étroit qu’en 2022, devrait se creuser par rapport à la quatrième revue en raison de recettes inférieures aux prévisions et d’un ajustement insuffisant des dépenses, qui ont été réorientées vers la sécurité et les élections.
"La mobilisation continue des recettes, la maîtrise des dépenses – notamment grâce à la suppression progressive des subventions aux carburants – et l’amélioration de l’efficacité de la chaîne des dépenses sont essentielles pour créer un espace pour les dépenses sociales, les investissements prioritaires et l’apurement des arriérés. Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics" a-t-il recommandé dans sa communication
À l'en croire, Au-delà de la volonté de la banque centrale de resserrer sa politique monétaire, le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l'attractivité du franc congolais.
"La poursuite des efforts visant à accumuler des réserves tout en préservant le rôle d’amortisseur du taux de change est primordiale pour renforcer la résilience extérieure. Les efforts visant à renforcer la gouvernance et les sauvegardes de la BCC et à garantir sa capitalisation adéquate doivent se poursuivre. Faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption et de LBC/FT et améliorer le climat des affaires sont essentiels pour soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive"MUAMB, a indiqué Kenji Okamura.
Les rapports entre Kinshasa et les institutions de Bretton Woods se sont améliorés davantage depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. La RDC est en programme avec le FMI depuis juillet 2021. Après les deux premiers accords, les services du FMI avaient parvenu fin décembre 2022 et mi 2023 à un accord au niveau des services avec la République démocratique du Congo sur la troisième et quatrième revue de la Facilité élargie de crédit.
Clément MUAMBA