Le Président kényan, William Ruto, a décliné la demande de Félix Tshisekedi visant à faire arrêter Corneille Nangaa, le cerveau derrière la nouvelle coalition politico-militaire "Alliance Fleuve Congo".
Ruto a déclaré dimanche aux journalistes kényans qu'il avait répondu à Tshisekedi en soulignant que le Kenya était une démocratie et qu'il ne pouvait pas arrêter quiconque exprimait ses opinions, considérant les déclarations comme faisant partie intégrante du processus démocratique.
"Ceux que nous arrêtons, ce sont les criminels. Si une personne commet des actes criminels, alors nous ferons tout notre possible pour nous en occuper. Mais faire des déclarations, ça fait partie de la démocratie. Combien de personnes font des déclarations contre moi au Kenya ? Il y en a tous les jours !", a déclaré Ruto.
En réponse, la RDC a rappelé son ambassadeur au Kenya pour consultation et a également rappelé son ambassadeur auprès de l'East African Community (EAC). Le Vice-Premier Ministre de la RDC, Peter Kazadi Kankonde, a tenu une réunion urgente avec le chargé d'affaires kényan en RDC face à la menace d'un mouvement politico-militaire basé à Nairobi.
L'ambassadeur américain en RDC, Lucy Tamlyn, a exprimé une "profonde préoccupation" face à l'initiative de l'Alliance Fleuve Congo, soulignant que Corneille Nangaa et Michel Rukunda, membres de cette alliance et du M23, avaient été précédemment sanctionnés par les États-Unis.
Les tensions montent entre Kinshasa et Nairobi, mettant en péril les processus de paix destinés à apaiser les relations entre les autorités congolaises et rwandaises, soutenus par les États-Unis après un cessez-le-feu de deux semaines obtenu de Kinshasa et Kigali.