Présidentielle: les attentes des déplacés de Kwamouth sont énormes pour la restauration de l'autorité de l'État et le retour de la paix 

Photo d'illustration
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Plus que 12 jours pour l’organisation des scrutins combinés du 20 décembre prochain en République démocratique du Congo. Ces élections suscitent d'énormes espoirs, dans un pays où sécurité, vie sociale et économique sont toutes des priorités. 

Dans le lot, les déplacés de Kwamouth ont des attentes particulières. Pour eux, la priorité c'est la restauration de l'autorité de l'État bafouée dans cette partie de Maï-Ndombe où la milice Mobondo sème la terreur par morts d'hommes, incendies des maisons et destruction des biens. 

Le président qui sera élu le 20 décembre, disent-ils, doit-être à même de renforcer la présence militaire dans ce vaste territoire de Kwamouth où une faible disposition sécuritaire était placée jusqu'avant le déclenchement des violences. 

"Depuis qu'on était à Kwamouth, il n'y avait pas de soldats, encore moins de policiers. On a d'abord tué les gens et les soldats sont venus après. Or, là où les humains vivent, il faut qu'il y ait la sécurité. Parce que l'État est là pour sécuriser la population et ses biens. À celui qui sera élu de restaurer l'autorité de l'État pour que nous soyons en sécurité", recommande François Tabuku, un des déplacés de Kwamouth à Bandundu. 

D'autres par contre, attendent avant tout la reconstruction de leurs habitations détruites par les miliciens à Kwamouth et  des moyens pour retourner dans leurs villages. 

" Nous attendons celui qui va nous permettre de quitter ici. Nos maisons étaient incendiées, nous n'avons pas où placer la tête là-bas. Les conditions ne sont pas bonnes à Bandundu, nous avons besoin de ce président qui va nous donner des moyens pour retourner d’où nous sommes venus. Nous avons besoin d'argent pour partir. Que cette autorité, une fois élue, pense à nous", ajoute un autre déplacé. 

Et une femme déplacée de déplorer: "La guerre était d'abord à l'est, aujourd'hui c'est à Mai-NNdombe. C'est devenu une habitude d'entendre des détonations d'armes et d’assister à des tueries, on ne va plus supporter ça. Ce sont les autorités qui maintiennent la paix et non les civils (la population). Que ce président soit élu pour nous épargner de cette souffrance, et retourner dans nos villages ". 

La première vague de déplacés de Kwamouth et Bagata est arrivée à Bandundu en août 2022. La province du Kwilu accueillait autour de 40 000 déplacés. Jusqu'au 10 octobre, au moins 69 déplacés dont en majorité des enfants, étaient décédés à la suite des conditions inhumaines de vie à Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu. 

Jonathan Mesa, à Bandundu