RDC : pour le professeur Banyaku Luape, la faible offre politique est un  facteur du désistement des candidats en période électorale

Sur la photo, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Seth Kikuni lors d'un meeting le 28 novembre à Kindu
Sur la photo, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Seth Kikuni lors d'un meeting le 28 novembre à Kindu

Quatre candidats présidents de la République se sont déjà ralliés à Moïse Katumbi en vue de la présidentielle du 20 décembre prochain en République démocratique du Congo (RDC). Le dernier en date est Delly Sesanga, qui a affirmé, dimanche, avoir rejoint Katumbi pour empêcher à Félix Tshisekedi de remporter les élections sous prétexte d’une division de l’opposition.

Pour Eugène Banyaku Luape, professeur des relations internationales à l'Université de Kinshasa et auteur de l’ouvrage « Perversion du jeu démocratique par les mégas-regroupements politiques en RDC », la faiblesse de l’offre politique de la part de certains acteurs politiques est parmi les facteurs qui favorisent le ralliement et les alliances politiques, surtout en période électorale. 

« Les alliances politiques sont tout à fait normales en période électorale. Mais le déficit remarquable est qu’elles se font à cause de la faible offre politique. Le programme politique est articulé en termes d’espace, de temps et des moyens.  Beaucoup  de politiciens sont familiers au peuple. Ils ont déjà été dans les institutions et n’ont rien foutu. Ils n’ont rien à proposer que  la démagogie du genre  ‘je vais construire les écoles, les hôpitaux, des universités », a-t-il expliqué à ACTUALITE.CD.

Pour ce professeur des Universités, la population devrait se montrer de plus en plus  exigeante  vis-à-vis des acteurs politiques, quant à ce qu’ils présentent comme offre politique. 

« Nous avons des problèmes graves dans notre société. Katumba Mwanke est décédé dans ce pays. Qui l’a tué ? Les gens sont arrêtés et mis en prison en cascade. Qui en parle ?  Est-ce que tous les politiciens qui s’unissent peuvent dire concrètement ce qu’ils peuvent faire dans le  secteur de la justice, étant donné que la plupart d’entre eux sont impliqués directement ou indirectement  dans tous ces problèmes ? La population devrait être trop exigeante sur ces questions. Elle doit exprimer son accès difficile aux soins de santé », a-t-il indiqué. 

Entre-temps, les principaux candidats à la présidentielle poursuivent la campagne électorale à travers le pays. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) rassure, pour sa part, la tenue des élections à la date prévue, malgré les inquiétudes techniques liées notamment au déploiement des matériels de vote dans le délai, exprimées par certains observateurs.

Bruno Nsaka