"C'est nous le peuple qui donnons le pouvoir, mais après les élections nous devenons des marches pied" Des Kinoises expriment leurs attentes concernant les projets de société des candidats Président

En RDC, le lancement de la campagne électorale est prévu le 19 novembre 2023. Les acteurs politiques, les parties prenantes aux élections et la population se mobilisent en prélude des élections de décembre prochain.

Dans la course pour gagner la confiance de l'électorat, les candidats président vont tour à tour expliquer à la population leurs différents programmes de gouvernance afin de permettre aux électeurs d'opérer un choix consciencieux.

Dans cette perspective, le desk Femme d'Actualité.cd a rencontré quelques Kinoises pour parler de leurs attentes concernant les projets de société des candidats présidents.

Sarah Mwika, cambiste au rond-point Ngaba, attend des candidats présidents des projets concrets basés sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens et non des discours flatteurs pour attirer l'électorat.

"Parfois, les candidats présidents nous présentent des projets qu'eux-mêmes jugent irréalisables au regard du contexte actuel de la RDC. Mais parce qu'il faut gagner la confiance des électeurs pour espérer une victoire, ils nous les exposent quand même. Cette fois-ci, nous ne céderons plus à la politique des T-shirts, pagnes et autres matériels. Nous voulons des gens qui vont nous exposer consciencieusement ce qu'ils comptent faire pour aider le pays à décoller, et qui respecteront leur parole une fois élus."

Séverine Mena, infirmière au centre de santé Nguvu de Righini, espère que cette fois ci les candidats président mettront leur focus sur les intérêts de peuple plutôt que leurs intérêts personnels.

"Les candidats président doivent nous démontrer lors de la campagne qu'ils sont dignes de notre confiance. Nous ne voulons plus des gens qui ne pensent qu'à leur ventre au lieu de penser au peuple d'abord. C'est nous le peuple qui donnons le pouvoir, mais après les élection nous devenons des marches pieds.  Ne pourra gagner l'élection présidentielle que le candidat qui pourra convaincre par son projet de société."

De son côté, Sylvie Mujinga, pédiatre de formation, pense que personne ne mérite d'être président de la République que le candidat qui pourra faire de la sécurité et de l'agriculture, les socles de son projet de société.

"Nous ne pourrons jamais nous développer si chaque fois nos compatriotes sont tués et massacrés, aucun développement n'est possible avec la guerre que nous livrent les terroristes et groupes rebelles.  Pour qu'un candidat mérite notre confiance, son projet doit beaucoup plus reposer sur la sécurité et deuxièmement, sur l'agriculture qui est pour moi la meilleure solution pour vaincre la pauvreté et la faim dans lesquelles vivent les Congolais depuis des décennies."

Pour Chancelle Mbiya, économiste de formation et mère de 3 enfants, un bon projet de société pour un candidat président doit reposer sur la lutte contre la corruption et le détournement.

"La justice demeure le pilier indispensable qui permet la réussite de tous les programmes possibles.  Sans une justice capable de réprimer sévèrement la corruption, le détournement des deniers publics, tous les efforts de développement seront voués à l'échec.  La corruption et le détournement restent des cancers que le prochain président devra combattre de toutes ses forces" 

Le 20 décembre prochain, les Congolais vont élire le prochain président de la République, des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers communaux.

Nancy Clémence Tshimueneka