Désorientation scolaire des personnes vivant avec handicap : les parents plaident pour des établissements scolaires adaptés

Photo/ Actualité.cd
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Le Desk Femme d'Actualité. CD a choisi de donner la parole aux parents d'enfants porteurs d'un handicap pour connaître leurs engagements dans l'orientation scolaire de ces enfants à mobilité réduite, car la plupart sont orientés vers des métiers informels tels que la coupe et couture, la cordonnerie, la menuiserie…


"J'ai une fille de 14 ans qui est épileptique. Je n'envisage pas de l'envoyer à l'école parce qu'elle fait souvent des crises de confusion et elle prend vraiment du temps pour se rétablir. Il arrive qu'elle puisse avoir des pertes de mémoire. Je préfère la garder à la maison et lui trouver une formatrice qui va lui apprendre la coupe et la couture afin de l'aider à être autonome," confie Bibiche Ilunga.

Pour Sandrine Kanku, mère d'un enfant autiste, les écoles adaptées pour les personnes en situation de handicap, particulièrement les autistes, coûtent trop cher.


"Mon fils a été diagnostiqué autiste à 5 ans Je l'ai caché à la maison pour éviter les moqueries venant des personnes dites valides. Je ne peux pas l'inscrire dans une école adaptée parce que les frais scolaires sont exorbitants et je n'ai pas assez de moyens financiers pour envoyer mon fils à l'école. Bientôt il aura 9 ans, je fais de mon mieux pour lui apprendre des petites notions de base, mais ce n'est pas facile. Je sollicite le gouvernement pour construire des écoles adaptées et faciliter la tâche aux enfants en situation de handicap afin qu'ils soient formés comme tout autre enfant."

Elisabeth Kanga estime par contre que le handicap n'est pas une fatalité qui peut influencer l'orientation scolaire d'un enfant en situation de handicap.

"Mon fils a perdu sa jambe suite à une fracture qui a dégénéré. On a été obligé de lui amputer la jambe. Malgré cette situation, il a toujours souhaité faire du journalisme. Au début, c'était compliqué par ce qu'on a voulu l'orienter ailleurs, mais il tenait à son choix et en fin de compte, nous l'avons laissé faire, mais ce n'était pas facile. Vu son état, il fait face à plusieurs difficultés. Il est arrivé qu'on lui refuse de passer son stage professionnel parce que la maison de presse a trouvé que mon fils ne saurait pas produire de reportage de terrain. Il y a aussi le fait que l'entreprise a des escaliers qui pourraient l'empêcher de faire des allers et retours. Je recommande aux autorités du pays de voir comment les maisons de presse peuvent aménager des espaces en tenant compte aussi des personnes vivant avec handicap."

Grâce Guka