RDC: Reena Ghelani (ONU) appelle à une solidarité internationale pour éradiquer la malnutrition à Kaniola où plus de 1000 enfants malnutris sont recensés par mois 

Femmes et bébés dans un centre de prise en charge de malnutrition à Kaniola
Femmes et bébés dans un centre de prise en charge de malnutrition à Kaniola

La sous-secrétaire des Nations Unies pour la prévention de la famine, Reena Ghelani, appelle à une solidarité de la communauté internationale pour soutenir le projet de résilience contre la malnutrition et la pauvreté à Kaniola, dans la province du Sud-Kivu. Elle a séjourné du 8 au 9 novembre au Sud-Kivu où il a visité notamment le dans le territoire de Walungu.

Reena Ghelani accompagné des représentants de plusieurs organisations humanitaires ont fait état de lieu du projet de résilience contre ces deux fléaux vécus à Kaniola.

"Il y a 3 ans, quand nous avons mené des enquêtes ici à Kaniola, 71,3 % d'enfants souffraient de malnutrition chronique", a dit Bachishoga Emery, superviseur nutritionniste de la zone de santé de Kaniola.

A ce stade, certains efforts ont permis la réduction du taux de malnutrition jusqu' à atteindre au moins  1 000 malnutris par mois.

"Les statistiques pour le mois d'octobre, on était à 800 enfants en état de malnutrition aiguë  modérée et à peu près 250 enfants en état de malnutrition sévère. L'évolution est positive parce que même pour le centre de santé qui avait une moyenne statistique de 30 enfants par mois, on est en train de constater que ça était réduit de 15 et déjà on peut dire qu'il y a une réduction sensible", a ajouté Bachishoga Emery.

Dans cette zone, plusieurs femmes se rendent aux centres de santé pour prendre la bouillie énergétique.

"Mon fils a une année et 5 mois depuis que nous venons pour prendre la bouillie. Je suis cultivatrice mais les champs ne produisent pas et là mon enfant s'est retrouvé dans cette situation", témoigne une paysanne.

Pour pallier cette situation, les organisations internationales ont développé un projet de résilience: l'apiculture qui est l'élevage des abeilles. Le miel est donné aux malnutris.

"Pour lutter contre cette malnutrition, nous avons l'apiculture. Nous avons des ruches appuyées par la FAO et ça nous permet de donner aux malnutris comme médicaments", indique Nsimire, responsable des ruches de Kaniola.

Pour sa part, le PAM emploie plus de 500 personnes dans le cantonnement manuel.

"Nous n'avons rien et pour nous aider à sortir de cette situation, ils nous ont pris comme cantonniers. On nous paie 140.000 FC, et ça nous permet de nourrir nos enfants et de sortir de cette situation de malnutrition", témoignent les  cantonniers.

"Ce projet nous a permis de lutter et réduire la malnutrition. Ici chez nous, il y a une maladie qui avait attaqué les plantes, toutes ont été décimées. Ce projet a réduit la pauvreté parce que la saison passée nous avons récolté 15 tonnes mais actuellement c'est plus de 50 tonnes. Ce qui réduit le taux de chômage", dit à son tour Kulondwa Baganda, secrétaire du groupement d'Izege.

A Kaniola, la sous-secrétaire des Nations Unies a eu le temps de recueillir les doléances des uns et des autres.

"Ces femmes ont profondément transformé la vie de leurs communautés, de la malnutrition et de la faim à la prospérité: les enfants vont à l'école, les femmes sont en bonne santé et elles travaillent à construire leurs communautés",  a dit Reena Ghelani avant de lancer un appel à toute la communauté internationale pour soutenir ces femmes.

"La communauté internationale doit continuer à soutenir leurs initiatives. Cela coûte seulement 30 dollars par an pour donner une nouvelle vie à une  personne, alors que l'aide humanitaire au quotidien coûte 300 dollars par an par personne.  Nous devons soutenir les activités de résilience comme ça se passe ici. Nous devons les aider à se passer de l'assistance humanitaire et à subvenir à leurs propres besoins", a lancé Reena Ghelani.

Une visite de réconfort selon le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi. "Nous tenons à saluer sa présence et sa solidarité surtout aux côtés des sinistrés", s’est réjoui le gouverneur.

Kaniola est un ancien bastion des rebelles rwandais FDLR. Après des massacres perpétrés à cet endroit pendant plus de deux décennies et qui  ont obligé les habitants à fuir leurs domiciles, la famine a frappé cette entité. Cependant après leur retour, les travaux champêtres ne produisent pas, la population vit une pauvreté extrême. Un consortium d'organisations humanitaires y travaillent pour essayer de réduire cette malnutrition qui frappe la population.

Justin Mwamba