En République démocratique du Congo (RDC), où 33,5 % des femmes ne savent ni lire ni écrire, des cours d'alphabétisation offrent un nouvel espoir à celles vivant en milieu rural. Cette situation est plus courante dans les zones reculées où le manque d'infrastructures et de revenus a limité l'accès à l'éducation. Les partenaires du développement collaborent désormais avec le gouvernement de la RDC pour proposer des cours d'alphabétisation pour adultes, en particulier aux femmes.
À Kabalo, dans la province du Tanganyika, Joséphine, mère de six enfants, s'est inscrite à des cours d'alphabétisation de base pendant six mois. Elle a appris à lire, à écrire et à faire des calculs de base. Comme 1 526 personnes à Kabalo qui ont participé à ce projet au cours de l'année écoulée, c'est la première fois qu'elles sont étudiantes - et cela a été pour elles un voyage inspirant et passionnant.
Les cours d'alphabétisation pour adultes sont une bouée de sauvetage pour la plupart d'entre eux qui n'ont jamais été à l'école auparavant. Ils leur donnent confiance en eux et leur enseignent les notions de base de la gestion des affaires. En gérant un petit magasin, ils disposent d'un revenu qui leur permet de nourrir, de vêtir et de soigner leur famille.
"Je n'avais aucune idée quand j'ai commencé les cours. Je ne savais même pas comment tenir un stylo. Ils m'ont dit 'maman, écris comme ça' et j'ai essayé de les imiter", raconte Joséphine. "Je suivais de près ce que faisait l’enseignant. Parfois, ils me prenaient la main et me guidaient. Au bout d'un mois, je pouvais écrire mon nom et mon âge".
Joséphine a monté une petite affaire de fabrication de beignets et de pâtisseries. Elle peut désormais gérer ses finances.
"Je peux maintenant faire des beignets", dit-elle en plongeant des morceaux de pâte dans l'huile chaude, sous le regard de ses amies. Elle peut désormais aider financièrement son mari et son foyer, veiller à ce que ses enfants mangent et aillent régulièrement à l'école.
Furaha, Kongolo, Denise, Véronique et Yvonne ont suivi les mêmes cours d'alphabétisation. Les anciennes camarades de classe ont décidé de se réunir après les cours et de créer une entreprise ensemble. Aujourd'hui, grâce à la vente de savon, elles gagnent chacune plus de 35 000 CDF par mois.
Toutefois, pour elles, apprendre et créer une entreprise ensemble ne se limite pas à bien manger et à subvenir aux besoins de leurs familles. Il s'agit de vivre ensemble dans la paix et l'harmonie.
"Nous aimons travailler en groupe afin de pouvoir nous entraider. Nous nous soutenons mutuellement en nous accordant des prêts en cas d'urgence ou si quelqu'un tombe malade. Nous nous encourageons mutuellement à continuer à travailler pour nos enfants", explique Véronique, mère de 4 enfants.
Ces formations et ces petites affaires ont réellement aidé les femmes de cette communauté à s'impliquer davantage dans la prise de décision, à la fois à la maison et dans les associations villageoises. Certaines d'entre elles occupent désormais des postes de direction. Elles ont ainsi gagné en confiance, ouvrant la voie à un avenir où les femmes participeront activement à des initiatives qui contribueront à améliorer leurs conditions de vie.
Les activités de résilience du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans la province du Tanganyika en RDC sont soutenues par les gouvernements suédois et norvégien.