L'assemblée provinciale du Maniema se prononce sur les affrontements entre factions de la milice Malaïka dans le sud de la province, appelant à la fin de la violence et à l'engagement des autorités.
Les récents affrontements entre deux factions de la milice Maï-Maï Malaïka dans la province du Maniema, ont suscité une réaction forte de l'assemblée provinciale. Les combats dans les territoires de Kabambare et Kasongo ont entraîné des pertes humaines et des déplacements massifs de population.
Selon le président du bureau d'âge de l'assemblée provinciale, le député Makonga Iki Claude Foreman, ces violences ont causé la mort d'au moins 10 personnes, la destruction de nombreuses habitations et le déplacement d'un grand nombre de civils. Le député Makonga a fermement condamné ces actes violents et a appelé les deux factions Maï-Maï à privilégier la paix, permettant aux populations de retourner chez elles.
De plus, le gouvernement provincial a été interpellé sur ses responsabilités. Le député Makonga l'a exhorté à entreprendre une mission de médiation pour réconcilier les factions en conflit, à ouvrir une enquête pour établir les responsabilités, et à prendre en charge les besoins humanitaires des populations affectées. Il a également souligné l'importance de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens à l'approche des élections générales.
Les affrontements ont provoqué le déplacement de milliers de ménages. Plus de 4 500 familles ont fui ces violences pour trouver refuge dans d'autres localités, selon la société civile locale.
Ces affrontements entre les factions Maï-Maï ont été en partie attribués aux tensions liées à la signature d'un cahier des charges entre Strategos Mining et la communauté locale de Salamabila. Ce cahier des charges prévoit notamment la cession d'une partie du carré minier aux exploitants artisanaux, une revendication de longue date de la communauté locale. Il s'agit d'une suite de différends qui ont éclaté entre la communauté et la société minière BANRO, conduisant finalement à la fermeture de l'exploitation minière en 2017.
La province du Maniema, en particulier sa partie sud, a été le théâtre d'affrontements et de violences impliquant divers groupes armés, dont la milice Malaïka, composée en grande partie de populations autochtones. Les troubles ont débuté en 2016 à la suite de désaccords liés au non-respect d'accords précédents concernant l'exploitation minière.
La situation a été exacerbée par l'acquisition des actifs de Banro par Strategos en mars dernier. La vente précédente de la mine d'or de Namoya par Banro à Shomka Resources Ltd en juin 2020 avait déjà contribué à la complexité de la situation.
Chadrack Londe - Maniema