Plus de 500 personnes ont déjà trouvé la mort depuis le déclenchement des violences suite au conflit opposant les membres des communautés Mbole et Lengola dans plusieurs entités de la Tshopo y compris dans la commune de Lubunga à Kisangani, chef-lieu de la province. Plus de 70 000 personnes sont déplacées. Le gouvernement provincial a rendu public ces chiffres ce samedi 21 octobre à Kisangani.
"Depuis le début des affrontements entre les membres de la communauté Mbole et Lengola au mois de février 2023, le bilan fait état de plus de 500 morts et 76400 déplacés internes jusqu'au mois de septembre 2023", a déclaré Bernadette Furaha, ministre provinciale de la santé et affaires humanitaires.
Elle ajoute: "Le nombre ne fait qu'augmenter depuis deux mois passés, le gouvernement provincial est essoufflé, il n'arrive plus à ravitailler les déplacés en nourriture faute de moyens financiers".
Il s'agit d'une situation dramatique. Depuis le début des violences en février, aucun bilan officiel de telle ampleur n'a été communiqué. Les violences se poursuivent toujours. Cette semaine, au moins 9 personnes ont été tuées dans deux attaques notamment à Lubunga.
Les populations locales ont décrété mercredi une journée ville morte pour protester contre la persistance des tueries et de l'insécurité. Jeudi, elles ont déposé un mémorandum auprès des autorités provinciales qu'elles accusent d'être passives devant la gravité de la situation.
"Ce conflit est né à partir de la signature entre l'autorité provinciale et l'entreprise Cap Congo de contrat de 20 ans d’occupation provisoire. Les terres qui servaient pour les activités agricoles sont vendues, des personnes sont tuées, des maisons incendiées, des femmes éventrées et violées, des bétails emportés. Nous en avons assez", ont indiqué les auteurs du mémorandum.
Ils demandent "l'implication personnelle du Chef de l’État pour mettre fin à ce conflit car nos autorités provinciales sont restées indifférentes à nos cris de détresse"
Gabriel Makabu, à Kisangani