Un escadron de 250 policiers est arrivé mercredi à Kisangani en provenance de Kinshasa pour faire face aux violences persistantes dans la commune urbano-rurale de Lubunga et d'autres entités, à la suite de conflit entre les membres des communautés Mbole et Lengola.
"L'arrivée de ces policiers est un soulagement pour la population. Cet appui vient résoudre le problème d'effectif des policiers à Kisangani. Dans la ville et à l'intérieur de la province, il se pose toujours avec acuité le problème du nombre réduit des policiers par rapport aux différentes interventions dans le secteur de la sécurité", a indiqué ce samedi, le ministre provincial de l'intérieur et sécurité de la province de la Tshopo, Norbert Lokula.
En dépit des efforts des autorités provinciales pour mettre fin au conflit, les violences ne font que s'accroître. Des tueries sont régulièrement rapportées. Au moins 9 personnes ont été tuées au cours de deux différentes attaques début de la semaine.
Grâce à ce renfort policier, des équipes permanentes seront installées sur les deux axes routiers sous menaces: Kisangani-Ubundu et Kisangani-Opala. Dans la commune de Lubunga, cette force spéciale sera déployée dans les quartiers périphériques de 5 chantiers, Maniema, Osio, Kpangobi, Lokwa, Lokata, Kubagu, entre autres, où les attaques sont fréquentes.
La crise tire son origine du foncier. Selon le gouvernement provincial, plus de 500 personnes ont été tuées et plus de 70 000 déplacés enregistrés depuis le début du conflit en février.
"Ce conflit est né à partir de la signature entre l'autorité provinciale et l'entreprise Cap Congo de contrat de 20 ans d’occupation provisoire. Les terres qui servaient pour les activités agricoles sont vendues, des personnes sont tuées, des maisons incendiées, des femmes éventrées et violées, des bétails emportés. Nous en avons assez", ont indiqué jeudi les habitants de la commune de Lubunga dans un mémorandum déposé auprès du gouverneur.
Dans le même mémorandum, ils ont appelé à "l'implication personnelle du Chef de l’État pour mettre fin à ce conflit car nos autorités provinciales sont restées indifférentes à nos cris de détresse".
Gabriel Makabu, à Kisangani