Conflit Mbole et Lengola à Kisangani : les tueries se poursuivent, la population de la commune de Lubunga hausse la voix et interpelle le Chef de l’Etat face à « l’indifférence des autorités provinciales »

Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni
Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni

Après les récentes attaques qui ont fait cinq morts dans la commune de Lubunga et quatre morts à Lula  au  PK 17 sur la  route Kisangani-Ubundu, la population s’est mobilisée jeudi pour déposer un mémorandum auprès des autorités provinciales afin de dénoncer les tueries persistantes depuis le début du conflit entre les communautés Lengola et Mbole.

« La situation qui prévaut  actuellement  dans  la commune de Lubunga n'est plus à  démontrer  entre  les communautés  Mbole et Lengola. Ce conflit a provoqué plusieurs pertes  en vies humaines à cause des tueries répétées et des massacres de nos compatriotes. Le nombre des déplacés continue d’augmenter créant ainsi de l'insécurité et la psychose  au  sein  de  la population », explique un mémorandum des habitants de la commune de Lubunga déposé au cabinet de la gouverneure de Tshopo.

Les violences ont débuté en mars dernier après une décision des autorités de désaffecter une concession au profit d’une société étrangère. 

« Ce conflit est né à partir de la signature entre   l'autorité provinciale et  l'entreprise Cap Congo de contrat de 20 ans d’occupation provisoire. Les terres qui servaient pour les activités agricoles sont vendues, des personnes sont tuées, des maisons incendiées, des femmes éventrées  et violées, des bétails emportés. Nous en avons assez », ajoute le mémo.

Le conflit a déjà fait des dizaines de morts même si à ce jour les autorités provinciales n’ont donné aucun bilan. « Nous demandons l'implication personnelle du Chef de l’État pour  mettre fin à ce conflit car nos autorités provinciales sont restées indifférentes à nos cris de  détresse », lancent les habitants de Lubunga.

Le gouvernement provincial dit avoir renforcé les dispositifs sécuritaires dans les zones touchées par les violences. Mais ces dernières ne faiblissent pas en dépit des mesures prises par les autorités.

Gabriel  Makabu, à Kisangani