Sake : entre la vie normale, la présence des déplacés et la surmilitarisation 

Sake
Sake/Ph. ACTUALITE.CD

Un dimanche dans la cité de Sake, à près de 30 km à l'ouest de Goma (Nord-Kivu). Journée très ensoleillée, la vie paraît normale. Les églises, les marchés,  le transport,... toutes les activités sont au rendez-vous. On semble oublier toutes les menaces du M23 vécues en février dernier lorsque des villages tombaient les uns après les autres entre les mains des rebelles jusqu'à menacer la prise de la cité de Sake.

"Tu vois là au niveau de deux antennes, l'armée avait fait usage de Sukhoi, ce qui avait permis de freiner la progression du M23", témoigne un jeune retrouvé au centre de Sake. "C'est la colline de Kiuli", renchérit une source sécuritaire. 

La cité héberge toujours des milliers de familles déplacées qui avaient fui notamment les villages Karuba, Mushaki, Neenero, Kirolirwe, Mweso, Lowanga, Kabati. 

" Ils sont ici et n'ont toujours pas envisagé de retourner chez eux. Et avec les affrontements actuels entre les wazalendo et le M23, l'espoir de retourner s'éloigne davantage", dit à ACTUALITE.CD un notable du groupement Kamuronza où se trouve un site des déplacés.

En effet, les combats opposent  depuis jeudi dernier, les groupes d’auto-défense, communément appelés "wazalendo"  contre les rebelles du M23 dans le territoire de Masisi. Samedi, les rebelles du M23 ont réoccupé la cité stratégique de Kitshanga, 80 km de Goma alors que la veille, cette entité était prise par les  "wazalendo".

Ces jours-ci, la cité de Sake constitue une garnison importante pour le front de Masisi. Une forte présence militaire y est visible. Le contingent burundais de l'EAC est aussi présent.

Mais à Sake il y a aussi les "wazalendo" qu'on peut apercevoir en treillis, la plupart armés de kalachnikov. "Ils sont ici comme partenaires des FARDC, ils veillent aussi sur la sécurité", a indiqué une source locale.

Mais l'armée dit toujours ne pas reconnaître l'initiative armée menée par ces volontaires contre la rébellion du M23 à Masisi et à Rutshuru. Dans leurs multiples communiqués, les FARDC disent toujours observer les résolutions des processus de Nairobi et de Luanda qui ont décrété le cessez-le-feu depuis mars dernier.