RDC - M23 : "Aucune intention de dialoguer avec des criminels," affirme Félix Tshisekedi, tout en s'armant face aux menaces rwandaises

Alors que le Nord-Kivu continue d'être une zone de tension avec la présence active des rebelles du M23, les tentatives diplomatiques pour régler cette crise sécuritaire demeurent sans résultats concrets. Les espoirs du M23 de dialoguer directement avec le gouvernement congolais sont constamment déçus.

À New-York, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la 78e Assemblée générale des Nations-Unies, le président Félix Tshisekedi a réitéré la position ferme de Kinshasa de ne pas négocier avec ce qu'il qualifie de "criminels", soutenus par le président rwandais, Paul Kagame.

"Le M23 est un regroupement de criminels qui, avec la bénédiction de Paul Kagame, perpétuent des actes criminels. Nous ne dialoguerons jamais avec eux. Ils doivent répondre de leurs atrocités, et j'espère que la justice internationale prendra des mesures à cet égard," a martelé Tshisekedi ce 19 septembre 2023.

Il a également accusé Paul Kagame d'utiliser le génocide rwandais comme prétexte pour dominer la région et piller les ressources de pays tels que la RDC. Tshisekedi s'est félicité de la décision récente des États-Unis de mettre fin à leur coopération militaire avec le Rwanda.

"La RDC renforce ses capacités. Nous sommes prêts à faire face à toute menace provenant du Rwanda. La défense de notre pays est notre priorité, et tous les scénarios sont envisagés pour assurer la paix en RDC," a ajouté le président congolais.

La réponse du M23 était immédiate: "Personne n’est indispensable pour la stabilisation de l’Est du pays. Si le président Félix Tshilombo continue à s’ériger en obstacle au retour de la paix dans l’Est, l’histoire retiendra que la paix et la sécurité de nos populations et de nos enfants auront été rétablies sans lui", a déclaré pour sa part Bertrand Bisimwa, le président de ce mouvement.

Pendant ce temps, à l'Est de la RDC, le M23 continue de renforcer sa position, défiant le gouvernement et la communauté internationale. Tentant de refaire leur image, les porte-paroles du mouvement se présentent comme des nationalistes, critiquant ouvertement le gouvernement.

La situation est volatile. Félix Tshisekedi, présent à New York, pourrait utiliser cette tribune pour renforcer les liens diplomatiques de la RDC et chercher des solutions à cette impasse sécuritaire.

Clément MUAMBA