RDC : solidaires à Stanis Bujakera, les grands noms du journalisme africain appellent à sa libération

Portrait de Stanis Bujakera
Portrait de Stanis Bujakera

La mobilisation nationale et internationale se poursuit pour dénoncer la détention prolongée et exiger la libération sans condition du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala Directeur de Publication Adjoint de Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique et de Reuters. Ces derniers jours, de grands journalistes africains ont témoigné de leur solidarité avec notre confrère. 

Le journaliste d'investigation et réalisateur de documentaire ghanéen  Aremeyaw Anas estime que les journalistes ne doivent pas être considérer comme des problèmes mais plutôt ceux qui mettent en lumière les différents problèmes de la société. Il a appelé les professionnels des médias à l'unité et à faire savoir à l'actuel Chef de l'État Félix Tshisekedi que Stanis Bujakera qui fait correctement son travail doit être libérer 

"Dans les prochains jours, une grande conférence se tiendra aux Nations Unies. J'appelle tous les collègues à rester fermes et à faire savoir au président Tshisekedi que nous sommes solidaires de notre ami Stanis. Et que les autorités de la République démocratique du Congo doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s'assurer que notre bon ami, qui fait des reportages sur le continent depuis plusieurs années, soit libéré sans condition. Qu'il soit libéré et qu'il bénéficie des conditions adéquates pour réaliser ses reportages et éclairer le peuple de la République démocratique du Congo" a-t-il fait savoir  dans son message parvenu à ACTUALITE.CD dimanche 17 septembre 2023

Mohamed Guèye, directeur de publication du journal Sénégalais Le Quotidien rappelle aux autorités de la RDC le fait d’incarcérer des journalistes n’aide pas au développement du pays. À l'en croire, la RDC a besoin d'une presse forte.

"C'est quelqu'un sur qui je me suis beaucoup fié quand il s'agit d'obtenir les informations fiables sur ce qui se passe en RDC. Ce pays a besoin vraiment d'une bonne presse très solide pour sortir dans les problèmes auxquels ils sont. Le fait d'interner le journaliste, de les incarcérer n'aide pas d'abord à la liberté de presse, n'aide pas non plus au développement de ce pays, nous ne pouvons que demander qu'il soit remis en liberté et continuer à faire le bon travail qu'il fait jusqu'à présent" a plaidé Mohamed Guèye

Moussa Aksar, journaliste d’investigation nigérien et directeur de publication du journal l’événement a exhorté le gouvernement à tout mettre en œuvre pour faciliter la libération de Stanis Bujakera

"Mon Confrère est un journaliste sérieux, engagé, qui fait son boulot dans les règles de l'art, c'est pourquoi je demande aux autorités de la République Démocratique du Congo de tout mettre en œuvre pour que mon confrère retrouve sa liberté. Pour avoir aussi connu aussi l'embastillement, je lui dis de tenir bon, sa place dans sa rédaction il la regagnera, bon courage et surtout la prison ne tue pas l'homme" a-t-il réconforté dans son message 

Serge Bile, journaliste franco-ivoirien s'est montré critique à l'endroit du gouvernement face à l'arrestation de Stanis Bujakera. Il affirme que les arrestations des journalistes n'ont plus de place dans la société moderne.

"Triste et Honteux, cette pratique dans notre âge, cette atteinte à la liberté de presse n'a plus sa place aujourd'hui en Afrique ni ailleurs. Au moment où je vous parle, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala se trouve derrière le barreau en RDC pour avoir simplement exercer son métier librement. Son incarcération est inacceptable, je réclame donc ici et maintenant la libération immédiate de Stanis Bujakera Tshiamala" a indiqué Serge Bile, journaliste franco-ivoirien

Stanis Bujakera a été interpellé le 8 septembre à l’aéroport de Ndjili alors qu'il voulait se rendre à Lubumbashi. Officiellement placé sous mandat d’arrêt provisoire le lundi 11 septembre, il avait été transféré ce jeudi 14 septembre à la prison de Makala. Son placement en détention préventive a été confirmé ce vendredi 15 septembre, pour une durée de 15 jours. Ses avocats ont fait appel.

Les autorités congolaises lui reprochent la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations », à la suite d'un article publié le 31 août sur le site web de Jeune Afrique, non signé de lui, concernant le meurtre de l’ancien ministre et député congolais Chérubin Okende.

Stanis Bujakera a déjà passé sa dixième nuit consécutive en détention. Son collectif d’avocats a interjeté appel de la décision du tribunal de paix de Kinshasa-Gombe de prolonger sa détention de 15 jours supplémentaires pour fins d'enquête.


Clément MUAMBA