Trois villages du territoire de Dungu, à l'Ouest de la province du Haut-Uele, à l'extrême Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC), sont désertés à la suite des exactions des éleveurs étrangers Mbororo, depuis maintenant environ un mois, a appris ACTUALITE.CD des autorités locales.
Selon l'administrateur de Dungu, ces peuples pasteurs ont envahi ces jours plus d'une dizaine de localités de la partie sud et nord-ouest du territoire. Il dénombre plus de 300 ménages comprenant plus ou moins 2000 personnes déplacées des villages Nanzawa, Kpezu et Likuye et vivent sans assistance humanitaire dans le site de Nanzawa.
"Dernièrement j'ai conduit une mission à Duru vers la frontière congolo-sud-soudanaise où j'ai sensibilisé les Mbororo à quitter le domaine de chasse de Pazande dans le parc national de Garamba. Ils ont été réceptifs à notre message parce qu'ils avaient eu cette volonté de partir. Malheureusement, ils se sont heurtés contre la résistance de l'armée sud-soudanaise et sont retournés pour occuper de nouveau cette aire protégée", a dit à ACTUALITE.CD Marcel Abule Kpineliede, administrateur du territoire de Dungu.
M. Kpineliede parle tout de même d'un calme précaire qui règne dans sa juridiction après les récentes exactions de ces envahisseurs et leurs cheptels qui tuent les autochtones, dévastent leurs champs et polluent les sources d'eaux. Les derniers cas est la tuerie de deux personnes, une femme et un jeune garçon par arme de guerre.
"C'est une petite histoire qui aurait dû être résolue en peu de temps par nos forces loyalistes, mais hélas! Toutefois il faudrait que notre gouvernement parvienne à donner des instructions claires et précises sur cette problématique", a lancé cette autorité territoriale.
Les Mbororo sont des éleveurs nomades, dont les migrations les mènent au Niger, au Nigeria, en passant par le Cameroun, le Tchad, le Soudan du Sud et la République Centrafricaine. Depuis quelques années, venus principalement du Soudan du Sud, ils pénètrent également en RDC, par les provinces du Bas-Uele et du Haut-Uele, à la recherche de pâturages et des terres fertiles. Ces éleveurs étrangers sont armés et accusés dans la plupart des cas d’agression sur les populations autochtones.
Joël Lembakasi, Isiro