Les déplacés de la guerre d'agression imposée à la RDC par le Rwanda, sous couvert du M23, cantonnés dans plusieurs camps, tout autour de Goma (Nord-Kivu), parcourent des moments difficiles en cette période pluvieuse. Leurs abris sont dans un état de délabrement très avancé. Les eaux de pluie inondent les abris et poussent plusieurs ménages à passer la nuit à la belle étoile.
Il s'agit des milliers de déplacés venus des entités occupées par le M23, dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, qui ne savent plus à quel saint se vouer dans différents sites disséminés autour de Goma. Leurs abris sont dans un état défectueux pendant cette période pluvieuse.
« Nous sommes très affectés par cette pluie. Les bâches sont trouées. On dort à même le sol dans les balcons de certains voisins dont les habitations sont également saturées. Certains parents dorment sous la pluie », témoigne un déplacé rencontré au camp de Kanyaruchinya.
Et à cette autre femme déplacée croisée au camp de Don Bosco Ngangi de se plaindre :
« Les bâches sont déjà déchirées. Ça suinte de partout. Les femmes et les enfants sont plus affectés par cette situation. Il nous faut d'autres bâches. Quand il pleut, c'est tout le monde qui se demande où va-t-il aller ? Il y a des cas de maladie qui se présentent déjà auprès des tout petits et des femmes. Que le gouvernement et les personnes de bonne volonté pensent à nous. Nous avons besoin de rentrer chez nous ».
Pour Justin Bizimana, un des membres de la société civile de Rutshuru, la situation est catastrophique. Il plaide pour la pacification des zones d'origine de ces déplacés pour leur retour.
« Les déplacés vivent des moments difficiles en cette période de pluie. Ils sont exposés aux intempéries. Les enfants, les femmes, les personnes de troisième âge et autres vulnérables sont les plus affectés. Ces gens ont besoin de rentrer chez eux, chez nous donc. Mais cela passe par la pacification de nos milieux respectifs. Que le gouvernement fasse de tous ses moyens pour chasser le M23 de nos champs et villages. Bien avant, les déplacés ont besoin d’être assistés dans leurs sites de refuge », dit Justin Bizimana, acteur de la société civile de Rutshuru.
Il y a de cela plusieurs jours, que les déplacés n'ont pas bénéficié de l’assistance du gouvernement, à part celle qui est remise par certaines organisations et autres personnes de bonne volonté, celle-ci étant également sélective. Les femmes enceintes et allaitantes, les personnes vivant avec handicap, les personnes de troisième âge ainsi que les enfants sont les plus privilégiés. Depuis deux ans, de nombreuses entités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo sont sous occupation du M23. Les enfants de ces coins-là qui n'ont pas repris le chemin de l'école risquent de passer, entre deux et trois années blanches maintenant.
Jonathan Kombi, à Goma