RDC : le parlement examine avec l'UE les modalités d'un appui à la 31e brigade de réaction rapide des FARDC basée à Kindu

Photo d'illustration
Les commissions Défense et sécurité du parlement avec la délégation de l'Union européenne

Bertin Mubonzi et Baramoto Kpama, respectivement président de la commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale et du Sénat ont échangé, mercredi 6 septembre, avec une délégation de mission conjointe Union européenne et représentants de la Facilité européenne de paix conduite par Alain Decoux dans la salle des conférences du Sénat, au Palais du peuple.

La délégation est composée d’un certain nombre de représentants de la Facilité européenne de paix qui vient de Bruxelles, de certains membres de la délégation de l’UE en poste en RDC et des représentants de la Belgique qui travaillent dans le domaine de la défense. Au sortir de cette séance de travail, le chef de la délégation de l’Union européenne est revenu sur l'essentiel des échanges axés sur l'appui de cette organisation du vieux continent à la 31e Brigade de réaction rapide basée à Kindu, dans la province de Maniema, dans la partie Est de la RDC.

“L’idée de cette mission est de faire le point par rapport au suivi de cette mission d’identification dont vous vous rappelez peut-être qui a eu lieu en octobre 2022 pour un appui à la 31è Brigade de réaction rapide basée à Kindu. La mission est venue expliquer aux deux commissions Défense et sécurité ce qui était prévu dans le cadre de cette mission de travail et de suivi”, a dit devant la presse Alain Decoux, chef de la délégation de l'Union Européenne.

Et de poursuivre :

"Quelles étaient les prochaines échéances mais également quels étaient les engagements des uns et des autres par rapport à cette mission et par rapport à ce suivi. L’idée étant effectivement de présenter aux représentants du peuple l’ensemble des activités qui seront menées et de voir avec eux comment on peut travailler main dans la main et s’assurer qu’il puisse avoir un suivi citoyen, un suivi du peuple par des représentants du peuple”.

De son côté, le député national Bertin Mubonzi, président de la commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale, a estimé qu’il n’y avait plus de doute sur la bonne santé de la diplomatie parlementaire congolaise. À l'en croire, les commissions Défense et sécurité de l’Assemblée nationale et Sénat sont en train de recevoir plusieurs délégations, en harmonie avec le 1er vice-président de l’Assemblée nationale chargé de la diplomatie parlementaire.

"Le seul souci des parlementaires congolais est celui de toujours échanger avec nos partenaires surtout avec comme objectif de nous rassurer que nous pouvons trouver des solutions allant dans le sens de nous permettre d'avoir une armée qui monte en puissance et qui soit en mesure de sécuriser les populations civiles et les frontières nationales. Avec cette grande délégation, nous avons échangé sur un accord politique conclu au dernier trimestre de 2022. Et, à l’unanimité des Etats membres,  l’UE a accepté de soutenir la RDC. Aujourd'hui, c'est le début pratiquement de la concrétisation de cet accord sur terrain et nous en tant que Commission Défenses et sécurité au niveau du Parlement, nous allons avoir l’œil ouvert et nous rassurer que cet accord va atteindre l’objectif escompté”, s’est félicité le député Bertin Mubonzi.

Ce qui a plus retenu l’attention des parlementaires congolais, c’est le côté concret de cet accord. 

"Ça n’a pas été que de la théorie, mais plutôt du concret. Il y a eu un accord, les Etats membres de l’UE, à l’unanimité, ont accepté de soutenir la RDC. Il y a déjà un budget pour accompagner ce projet, et aujourd’hui, c’est une grande équipe qui est là pour procéder au suivi et commencer la concrétisation de cet accord. C’est très important", a-t-il fait remarquer.

Cette séance de travail intervient quelques semaines après l'adoption par le Conseil de l'UE d'une mesure d'assistance d'un montant de 20 millions d'euros au titre de la facilité européenne pour la paix afin de soutenir la 31e brigade de réaction rapide des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ce soutien sera mis en œuvre par le ministère belge de la défense. Par l'intermédiaire de ses propres forces armées, la Belgique forme déjà la brigade qui bénéficiera de ce soutien. La 31e brigade de réaction rapide est active dans l'est de la RDC et le soutien de l'UE renforcera les capacités et la résilience des FARDC dans une région marquée par la présence de plus d'une centaine de groupes armés.

Par cette mesure d'assistance, l'UE fournira des équipements individuels de base non létaux, tels que des kits de commando, des trousses de premiers secours et des vêtements, ainsi que des équipements collectifs, tels que des kits anti-EEI, des véhicules et des radios, à la 31e brigade de réaction rapide des FARDC. La mesure d'assistance soutiendra également la réhabilitation du siège de la brigade.

Comme pour tout soutien au titre de la facilité européenne pour la paix, la mesure d'assistance prévoit un ensemble de contrôles, de garanties et de mesures de suivi destinés notamment à garantir l'utilisation adéquate des équipements par la brigade et le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international.

Clément MUAMBA