Tueries à Goma : "le gouverneur militaire est rappelé à Kinshasa, l'intérim est assuré par le vice-gouverneur policier" (Peter Kazadi)

Peter Kazadi
Peter Kazadi

Le Chef de l'État Félix Tshisekedi n'a pas nommé un intérimaire à la tête de la province du Nord-Kivu après le rappel du lieutenant général Constant Ndima à Kinshasa. L'intérim à la tête de la province va se faire par le vice-gouverneur policier de la province à savoir le Commissaire divisionnaire Romuald Ekuka. Ceci ressort de l'intervention du VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières Peter Kazadi lors d'un briefing presse conjoint avec le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya mercredi 6 septembre 2023.

"On n'a remplacé personne dans les opérations. Comme vous le savez, le gouverneur militaire a été nommé avec son vice-gouverneur policier de sorte que lorsque le gouverneur n'est pas là c'est le vice-gouverneur qui assume toutes les fonctions qui étaient celles du gouverneur. J'ai vu des gens dire que le Chef d'État major général adjoint des FARDC Jacques Itshalingoza Nduru serait nommé gouverneur intérimaire mais quel est l'acte qu'il l'a nommé ? Il n'y a aucun acte à ce jour qui a démis le gouverneur de des fonctions, il reste gouverneur militaire, il est rappelé administrativement à Kinshasa pour être consulté, c'est son adjoint, qui assume l'intérim", a rassuré Peter Kazadi au cours de cet échange avec la presse.

Pour Peter Kazadi, la présence du Chef d'État major général adjoint des FARDC Jacques Itshalingoza Nduru dans cette partie du pays s'inscrit dans le cadre de ses prérogatives du numéro 2 de l'armée en charge des opérations et renseignements.

"Le général Jacques Itshalingoza Nduru est dans son rôle d'inspecteur. Il est là dans le cadre de ses attributions d'inspecter les troupes surtout après ce que nous sommes en train de déplorer. Je dois vous dire qu'il n'était pas seul, il y avait aussi le général Makombo des renseignements militaires, les deux sont arrivés le même jour", a ajouté Peter Kazadi.

En date du 30 août dernier, une intervention militaire avait entraîné de nombreuses victimes à Goma. Cette intervention s'était déroulée lors d'une manifestation organisée par la secte messianique Uwezo wa Neno/Wazalendo, protestant notamment contre la présence de la MONUSCO et de la force de l'EAC en République démocratique du Congo.

À la suite de ces manifestations, la Justice Militaire est déjà à pied d'œuvre. Six personnes, dont deux officiers haut gradés de l'armée, étaient appelées à comparaître. Elles sont accusées de crimes contre l'humanité, de destruction volontaire, et d'incitation de militaires à commettre des actes contraires à la discipline.

Clément MUAMBA