Ituri: la mort du chef du village Idohu après son enlèvement plonge la région dans l’inquiétude

Four de charbon de bois en préparation après la coupe des acacias, au village Ibansi à GUNGU
Four de charbon de bois en préparation après la coupe des acacias, au village Ibansi à GUNGU

Le mardi 5 septembre 2023, une triste nouvelle a secoué la province de l'Ituri. Martin Ngito, le chef du village Idohu, qui devait être intronisé le 30 août, a été retrouvé mort. Enlevé la veille de son intronisation par des individus non identifiés, il n'était pas le seul à subir ce sort ce jour-là. Deux jeunes, également enlevés avec lui, demeurent introuvables.

Le corps de Ngito a été retrouvé dans un état de décomposition avancé non loin de son domicile.

"Nous sommes face à une situation désolante où le chef du village IDOHU a été enlevé en plein jour, puis retrouvé mort. Les deux autres victimes demeurent introuvables. La quête continue, espérant retrouver ces personnes, mortes ou vives", déclare Christophe Munyanderu, coordinateur de l'ONG CRDH.

Le mystère demeure quant aux motifs de cet enlèvement, d'autant plus qu'il a eu lieu au cœur du village, non loin d'une présence militaire des FARDC. "C'est alarmant. Les enlèvements se déroulent en plein jour, à proximité des forces de l'ordre. Cela suscite de nombreuses questions", ajoute Munyanderu.

Jusqu'à présent, les autorités locales, ainsi que l'administrateur du territoire, demeurent silencieux sur ce tragique incident. Il convient de noter que le sud du territoire d'Irumu est régulièrement la cible de groupes armés, tant locaux qu'étrangers. Les ADF, en particulier, sont réputés pour leurs actes de violence, notamment les assassinats, pillages et enlèvements, avec une activité accrue ces derniers temps dans le territoire de Mambasa.

Ce contexte difficile s'inscrit également dans une série d'événements tragiques pour la région. Selon les informations puisées à travers différents rapports, l'Ituri est confrontée à une crise humanitaire majeure. De plus, le 22 août 2023, plus de 20 personnes ont été tuées par les combattants de l'ADF à Irumu, amplifiant la terreur au sein de la population. Face à l'escalade de la violence, un collectif d'enseignants d'Irumu avait même annoncé une grève avant la rentrée, un signe de l'ampleur de l'instabilité dans la province.

Face à ces situations dramatiques, l'appel est lancé à la communauté internationale pour ne pas fermer les yeux sur ce qui semble être une crise humanitaire largement sous-médiatisée.

Freddy UPAR, à Bunia