Le rappel à Kinshasa du gouverneur militaire Constant Ndima : une décision lourde de sens après les événements tragiques de Goma

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Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima

Dans le sillage des tragiques événements du 30 août à Goma, les hautes sphères de la République Démocratique du Congo sont en effervescence. Depuis le lendemain de ce fatidique jour, une Commission interministérielle dépêchée sur place s'efforce de démêler l'écheveau des responsabilités. Et au cœur de ces bouleversements, un nom ressort avec insistance : Constant Ndima, le Gouverneur Militaire du Nord-Kivu.

Le communiqué officiel émanant de la Commission interministérielle ce 4 septembre met en avant plusieurs mesures fortes, dont le rappel à Kinshasa de Constant Ndima pour "consultation". 

Une décision lourde de sens, surtout si l'on se souvient de ses mots, tentant d'expliquer la spirale de violence qui a embrasé Goma : "La situation a dégénéré lorsque des coups de feu ont retenti", déclarait-il, soulignant combien une manifestation initialement perçue comme pacifique avait basculé dans l'horreur. Pour Ndima, la violence qui a éclaté était telle que l'intervention de l'armée devenait inévitable, face à ce qui semblait être une menace grandissante.

Si le rappel du gouverneur est un signal fort envoyé par les autorités, il n'est pas la seule mesure prise par la Commission. Deux officiers supérieurs de la Police Nationale Congolaise, dont les responsabilités dans la gestion des événements restent à définir, ont également été suspendus et rappelés à Kinshasa. Les noms de BONGO WIFEMA José et LUNA KIMANGA Martin sont désormais associés à cette tragédie.

Le gouvernement, soucieux de montrer son soutien aux victimes, prendra en charge les obsèques des défunts, notamment celle de l'Agent de Police Principal KIPAPA SAFARI, dont la mort brutale, imputée à une secte, a profondément choqué la population.

D'autres décisions, telles que la libération de KABANZA MUGABO Josué, militant d'un mouvement citoyen, et la fermeture des églises non conformes à la loi, traduisent la volonté du gouvernement de rétablir un climat apaisé, tout en marquant son autorité.

Les familles des victimes sont, quant à elles, invitées à collaborer activement avec l'Auditeur Militaire Supérieur de la Province du Nord-Kivu, pour que toute la lumière soit faite sur ces événements tragiques.