Tueries de Goma : nouvelles interpellations de hauts gradés attendues, appel aux dénonciations lancé par les autorités

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Dans la foulée des événements tragiques survenus le 30 août dernier à Goma, un effort colossal est déployé par les autorités pour établir les responsabilités et rendre justice. La Commission interministérielle, arrivée à Goma le 2 septembre, a déjà procédé à plusieurs auditions et interpellations majeures.

Ce lundi matin, les échos des auditions menées jusqu'à 2 heures du matin résonnent encore dans les couloirs du gouvernorat du Nord Kivu. Le ministre des droits humains, Albert Fabrice Puela, a déclaré : « Depuis hier dimanche à 9h jusqu'à cette heure, nous continuons les auditions, des autorités militaires et policières impliquées dans le drame de Goma du 30 Août que nous condamnons. Des sanctions sévères sont en préparation. »

Les premières conséquences de ces auditions sont palpables. Le Commandant de la Brigade, Colonel Mike Mikombe, et le Commandant du 19ème Régiment de la Garde Républicaine, Commandant Donat Bawili ont été interpellés et présentés à la justice militaire. Peter Kazadi Kankonde, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, a affirmé qu’un procès en flagrance serait organisé très prochainement.

Appel à dénonciation

Un appel est lancé aux familles des victimes pour qu'elles fournissent tout élément susceptible d'éclaircir cette sombre affaire. « La Commission invite les familles victimes d’entrer en contact avec l’Auditeur Militaire Supérieur de la province du Nord Kivu afin de dénoncer d’autres faits infractionnels non connus à ce jour », a déclaré Albert Fabrice Puela.

Il est également demandé aux familles ayant constaté la disparition d'un de leurs après ces incidents, de collaborer avec la Commission et les différents centres hospitaliers pour identifier les victimes.

La quête de la vérité

Peter Kazadi, ayant précisé la démarche de la Commission à Goma, a insisté sur la transparence du processus en déclarant : « Nous n’avons pas intérêt à cacher quoi que ce soit. Toute la vérité sera connue. Toute la vérité sera dite à la communauté nationale. » Dans une ville en deuil, ses mots sont venus comme une promesse d'espoir.

La situation est rendue encore plus préoccupante avec l'arrestation de 143 civils, dont des mineurs. Pour le contexte, lors d'une récente réunion du Conseil des Ministres à Kinshasa, le président Tshisekedi a souligné l’incompatibilité de tels événements avec la vie démocratique, marquant ainsi son profond désaccord avec les violences.

Yvonne Kapinga, à Goma