Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, endeuillée et plongée dans le choc suite aux événements tragiques du 30 août dernier, attend avec anxiété que toute la lumière soit faite sur ces incidents. En réponse à cette tragédie, une Commission interministérielle, instaurée par le Président de la République, Félix Tshisekedi, a atterri à Goma ce samedi 2 septembre 2023.
La composition hétérogène de cette commission, impliquant des membres influents de divers ministères clés, témoigne de la gravité avec laquelle le gouvernement aborde la situation. Sa mission, toutefois, est claire : établir les faits et rétablir la confiance.
À son arrivée, Peter Kazadi, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, a assuré : « Nous n’avons pas intérêt à cacher quoi que ce soit. Toute la vérité sera connue. Toute la vérité sera dite à la communauté nationale. » Un engagement nécessaire, en ces heures où la vérité semble être la seule antidote à la douleur collective.
La gravité de la situation est encore accentuée par l'arrestation de 143 détenus civils, dont certains mineurs. Tandis que le tribunal militaire de Goma s'active pour juger ces présumés instigateurs, une question persiste : qui sont les véritables coupables ?
Lors de la récente réunion du Conseil des Ministres à Kinshasa, le président Tshisekedi n'a pas caché son indignation face aux violences. Ses mots, tranchants comme des lames, ont résonné dans le coeur de la nation : « Ces événements sont incompatibles à la vie en démocratie. » En insistant sur la nécessité d'une justice éclairée, le président a redonné espoir à une population meurtrie.
Pourtant, malgré la mobilisation du gouvernement, Goma reste une ville en deuil. La douleur des familles des disparus est palpable. Alors que les enquêtes se poursuivent, le peuple congolais attend avec impatience que justice soit faite. « Si la Commission interministérielle parvient à éclaircir les zones d'ombre de ce drame, elle rendra à Goma une partie de sa dignité perdue. Mais au-delà de la justice, c'est un dialogue renouvelé entre le gouvernement et le peuple qui se dessine comme l'ultime remède à cette crise. Le temps presse, et l'urgence de connaître la vérité n'a jamais été aussi palpable », a confié un activiste des droits de l’homme qui assiste les victimes.