Kinshasa: état des lieux des préparatifs à moins de deux semaines de la rentrée scolaire 2023-2024

Fournitures scolaires en vente dans un marché
Fournitures scolaires en vente dans un marché

La rentrée scolaire 2023-2024 est prévue pour ce lundi 4 septembre 2023 pour une année scolaire qui devra se clôturer le 2 juillet 2024. Comme à l'accoutumée, chaque parent s'attise pour offrir les nécessaires à leurs enfants en termes de fournitures scolaires telles que des uniformes, sacs, cahiers et d'autres objets classiques pour une bonne rentrée de classe. A quelques jours de ce nouveau cycle scolaire, les parents d'élèves comme vendeurs à Kinshasa se plaignent des préparatifs qu’ils estiment timides.

Interrogés par ACTUALITE.CD, ces derniers indiquent que cette situation est dûe au non paiement des salaires, du mois d'août, des agents et fonctionnaires de l'Etat ainsi qu’au faible pouvoir d'achat de la population.

“ La rentrée scolaire, c'est dans quelques jours mais nous n’avons rien en main, nous ne sommes pas encore payés. On n’a encore rien acheté pour nos enfants, nous attendons juste un miracle de Dieu sinon on ne sait pas comment nos enfants vont reprendre le chemin de l'école. Nous voulons que les autorités payent les salaires de nos maris pour que nos enfants étudient aussi dans de bonnes conditions sinon nos enfants risquent de chômer cette année”, explique une femme ménagère.

“ En tout cas cette année, ce n'est pas facile, il y a la crise. On n’a pas payé les gens, les articles ont grimpé, le prix n'en parlons même pas, c'est vraiment déplorable et compliqué pour nous les parents, on ne sait pas à quel saint se vouer parce que la situation est catastrophique ”, a indiqué Monsieur Sylvain.

Pour sa part, Tina dit se contenter de ses propres moyens pour la rentrée scolaire de ses enfants en attendant le paiement de salaire par l'État.

“A la veille de la rentrée scolaire, chaque ministère octroie une somme à ces agents pour l'achat des fournitures scolaires. On attendait qu'on puisse nous payer cet argent comme ils le font d'habitude, jusque-là rien n'est fait. Nous avons beaucoup d'enfants, on se bat avec nos propres moyens pour acheter des fournitures. Un sac de bonne qualité se vend à 20$. Imagine que tu as 7 enfants, ça devient très compliqué pour satisfaire tes enfants à ton goût. Le prix des articles ont augmenté, nous sommes obligés de nous contenter du peu que nous avons en main pour envoyer nos enfants à l'école, à la date prévue ”, a-t-elle affirmé.

A

Du côté des vendeurs, Marthe Kalubi, commerçante des fournitures scolaires au marché Pompage, se plaint du faible mouvement des acheteurs et du fait qu'elle a du mal à écouler ses marchandises.

“ L'année passée, nous avons bien vendu. Déjà, lors de la publication des résultats de l'examen d'Etat, on voyait les parents venir faire les achats des fournitures scolaires mais depuis le 1er de ce mois d'août, si j'ai vendu, c'est 10.000 Fc. Tel que je suis là, depuis le matin, je n'ai rien vendu. Dites-moi comment est-ce que je vais nourrir mes enfants qui aussi doivent aller à l'école. Nous avons appris que les promoteurs des écoles continuent d'exiger les acomptes aux parents. Imaginez un parent qui paye 200$ ou 300, comment va-t-il payer le loyer et nourrir ses enfants ? En tout cas, le pays va très mal et les gens souffrent ici à Kinshasa ”, a-t-elle dit.

Par contre, une autre commerçante des fournitures scolaires pense que les clients viendront pendant les derniers jours d'avant la rentrée scolaire.

“ Nous n'avons pas une bonne vente comme l'année passée. Apparemment les gens n'ont pas l'argent et ne viennent pas comme on le souhaite mais on reste confiante pour voir si les clients viendront à la veille de la rentrée des classes comme ils le font des fois ”, a-t-elle déclaré.

Pour rappel, le ministre de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, Tony Mwaba, a mis en place quelques mesures pour cette rentrée scolaire 2023-2024. Parmi les nouvelles mesures, figurent l'obligation de payer les frais scolaires en Franc Congolais (FC) ainsi que l'interdiction pour les écoles de réclamer des avances sur les frais ou des frais d'inscription pour les nouveaux élèves et des frais de confirmation pour les anciens. Aussi, a instruit le ministre, l'interdiction de la vente des fournitures scolaires et uniformes dans les écoles.

Grâce Guka