La ville de Mbujimayi, dans la partie centre de la RDC, connaît, depuis près de trois mois, plusieurs cas de kidnapping. Ce qui sème la terreur au sein de la population. La présidente de la société civile du Kasaï-Oriental, qui est intervenue à ACTUALITÉ.CD, indique que la population applique maintenant “la vindicte populaire contre les malfrats”.
« Début juin, il existait encore peu de doute pour conclure si c'était le kidnapping ou pas. Ça y est, c'est du kidnapping. Pas mal de cas de personnes qu'on ne parvient pas à retrouver au sein de quelques familles. La population s'est décidée d'appliquer de la vindicte populaire contre les malfrats qui se donnent à enlever les citoyens paisibles », a fait savoir Rose Mbuyi.
Par ailleurs, la population vit également dans la panique et la peur.
« Nous avons vraiment peur de nous promener la nuit. Peu avant 19h, nous sommes obligés d'être déjà tous à la maison. Car dans le quartier Mudiba (ndlr : commune de la Kanshi) où moi-même j'habite, il y a déjà plus de trois enlèvements et tous sont des enfants. C'est horrible à quelques jours de la rentrée scolaire, sachant qu'après l'école, parfois les enfants rentrent seuls », fait savoir Muteba Grégoire, père de famille.
Cependant, à la question de savoir quelles mesures prises par les autorités policières et politiques pour stopper ces actes d'enlèvement, madame Rose Mbuyi a confié que les autorités ont demandé à la population de signaler manifestement tout cas suspect s'apparentant au kidnapping.
Et d’ajouter :
« Ce n'est pas seulement la ville de Mbujimayi qui est concernée par cette barbarie sans précédent et qui revient avec violence. Nous avons eu un cas de kidnapping signalé depuis Muene-Ditu et qu'on a intercepté à Mbujimayi. Le phénomène s'est élargi, on dirait dans tout le grand Kasaï aujourd'hui. Des années auparavant, il y a eu le kidnapping à Mbujimayi. Cette fois-ci, ça prend une ampleur inédite parce que, d'ici la fin de l'année, ça fera six mois ininterrompus que les enlèvements perdurent et que le bilan en perte en vies humaines pourrait être important en décembre'', conclu la présidente de la société civile du Kasaï-Oriental ».
Jean Marie Makuma