Commémoration du GenoCost en RDC: Appel à préserver le caractère citoyen et inclusif de cette journée mémorielle, ne pas l’associer au "haut patronage du Président de la République"

Photo d'illustration
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À l'approche de la commémoration des victimes du GenoCost ce mercredi 2 août 2023, la plateforme CAYP (Congolese Active Youth Platform) ainsi que des associations de victimes et des mouvements citoyens congolais ont réagi face à ce que certains qualifient de « tentative de récupération politique et partisane de cette journée mémorielle ».

Pour le contexte, c’est depuis dix ans que la commémoration du GenoCost, également connu comme le "Genocide des Congolais", a été initiée par la plateforme CAYP dans le but de lutter contre le silence, la minimisation, le déni de justice et l'oubli concernant les crimes graves commis en RDC. Cette tragédie a entraîné plusieurs millions de victimes.

Selon ses initiateurs, cette commémoration vise à sensibiliser et mobiliser l'opinion congolaise et internationale en faveur du droit du peuple congolais à la vérité, à la justice, aux réparations et à la prévention de la répétition de tels crimes de génocide.

En tant qu'initiative citoyenne, disent les signataires du communiqué, cette journée de commémoration devrait être placée sous le signe de l'unité et de l'inclusion, rassemblant toutes les personnes de bonne volonté qui soutiennent la cause de la justice pour les victimes congolaises, quelles que soient leurs affiliations politiques, leur rang social ou leur religion.

Autant CAYP félicite toutes les forces vives de la société civile qui ont œuvré sans relâche pour pousser les autorités à adopter une politique et une législation en faveur de la création d'un fonds de réparation pour les victimes. Autant la plateforme déplore « toute tentative de dénaturation de cette commémoration en y associant des intérêts politiciens ». La commémoration du GenoCost doit rester une activité citoyenne, indépendante de toute influence politique ou partisane, indique-t-elle.

CAYP et ses organisations partenaires désapprouvent particulièrement l'idée de qualifier les événements du drame congolais de "conflits" au lieu de "génocide", alors que le terme "GenoCost" lui-même est une contraction de "génocide" caractérisant les massacres vécus en RDC, et du mot "coût", soulignant les racines économiques du génocide des Congolais, comme clairement défini dans la loi FONAREV de décembre 2022.

Les signataires du communiqué exhortent également les autorités à ne pas associer cette commémoration au "haut patronage du Président de la République", afin de préserver son caractère neutre et inclusif. « Le culte de la personnalité ne devrait pas s'immiscer dans cette journée de mémoire qui doit être dédiée avant tout aux victimes et à leur quête de justice », expliquent-ils.

Si le pouvoir souhaite véritablement honorer la mémoire des victimes, soutiennent ces organisations, il doit également agir en cessant d'ouvrir les frontières à des forces étrangères qui pillent le sous-sol de la RDC depuis des années. De plus, ajoutent-elles, il devrait éviter de nommer des personnes impliquées dans de graves violations des droits humains ou des criminels de guerre à des postes de haut niveau.