Assassinat de Chérubin Okende : au regard du contexte électoral, la Lucha note de bonnes raisons de questionner la responsabilité de l’Etat

Depuis le 13 juillet, le député national, Chérubin Okende, a été retrouvé mort dans sa voiture et les circonstances qui ont conduit à ce décès ne sont pas encore élucidées. Pour savoir si le crime serait commis dans l’optique de réduire au silence les opposants et les militants de la société civile dont les positions sont contraires à celles du pouvoir, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha) trouve de bonnes raisons de pouvoir interroger la responsabilité de l’Etat.

Tout en condamnant cet acte contre un membre de l’opposition, la LUCHA fait le lien avec certains propos tenus par le Président de la République dans ce sens, à Mbujimayi, en juin dernier.

« La LUCHA note que cet assassinat intervient dans un contexte préélectoral marqué par des arrestations arbitraires, détentions illégales, obstructions des mouvements, intimidations, harcèlements, enlèvements, etc. visant les figures de l’opposition, de la société civile et les clergés catholiques qui osent critiquer la gouvernance générale du pays. Nous n’oublions pas non plus que Félix Tshisekedi a publiquement promis à Mbujimayi le 25 juin 2023 que les personnes qu’il considère comme une menace à la sécurité du pays seront systématiquement attaquées sans que même leurs droits constitutionnels ne soient respectés », indique un document de ce mouvement citoyen, de ce dimanche 16 juillet.

Et d’ajouter :

« Ce discours assumé au sommet de l’État pourrait justifier la crispation de la situation politique actuelle marquée par l’utilisation notamment des services de renseignement pour mater les voix critiques, au mépris notamment des valeurs de la démocratie et de l'État de droit pour lesquelles les Congolais se sont battus face à Mobutu et aux Kabila »

La Lucha exige pour ce faire, une enquête indépendante, impartiale, rapide et exhaustive pour déterminer les circonstances exactes de l’assassinat de Chérubin Okende afin que les auteurs et commanditaires de ce crime soient connus et punis. Elle appelle le peuple congolais à demeurer débout, mobilisé et inébranlable face aux “dérives dictatoriales que le régime actuel implémente peu à peu”.

Ce mouvement citoyen dit répondre favorablement à l’appel du docteur Denis Mukwege pour une concertation urgente entre les forces sociales acquises au changement pour apporter une réponse commune, forte, appropriée et durable à ces graves violations des droits humains et défendre la démocratie et la paix dans notre pays.

Le leader du parti Ensemble, Moïse Katumbi, est arrivé ce dimanche à Kinshasa après avoir stoppé son séjour en Côte d’Ivoire suite à la nouvelle du décès par assassinat du porte-parole de son parti. Il vient donc suivre de près la situation des obsèques. Il est allé rendre visite à la famille biologique dans la soirée.

Pour mener des enquêtes et donner de la lumière sur les circonstances et les commanditaires du meurtre du député national et anciens ministres des transports Chérubin Okende, le gouvernement congolais requiert l’association de la Belgique. C’est la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux qui a été chargée de prendre contact avec les autorités belges dont le Premier Ministre lui a dit la disponibilité de son pays à déléguer ses experts.

Emmanuel Kuzamba