Tshisekedi clarifie ses propos jugés répulsifs à l’égard de EACRF-DRC: "J’avais critiqué et non pas rejeté la force est-africaine"

Un véhicule de la force régionale de l'EAC
Un véhicule de la force régionale de l'EAC

Alors qu’il était en mission en mai dernier à Gaborone (Botswana), le Président de la RDC, Félix Tshisekedi avait exprimé son insatisfaction vis-à-vis des actions de la force régionale de l’EAC déployée au Nord-Kivu pour faire face à la rébellion du M23. En plus de dénoncer son inefficacité, Tshisekedi s’était insurgé contre la "cohabitation" entre EACRF-DRC et les rebelles du M23. 

"Nous avons remarqué une cohabitation entre le contingent de l'Afrique de l'Est et les rebelles. C'est un véritable problème au regard de la mission qui a été confiée et qui nous oblige à nous demander quel est l'objectif de cette mission ?", avait-il déclaré tout en ajoutant "si nous estimons que le mandat n'a pas été rempli, nous les renverrons et les remercierons d'avoir essayé".

Lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa ce jeudi à Kinshasa, Félix Tshisekedi a précisé que ses propos n’étaient pas une façon de rejeter les troupes est-africaines. 

"J’avais critiqué et non pas rejeté la force est-africaine, critiquer son comportement vis-à-vis des accords, le Sofa est très clair avec des dates précises, des modalités de retrait et de faisabilité de cet accord. Malheureusement le contingent est-africain en arrivant n’a pas observé cela. Nous avions remarqué que dans les localités où les contingents ougandais et kényans principalement étaient déployés, il y avait comme une connivence avec les rebelles. Ils leur permettaient de lever les taxes, ce que les burundais ne faisaient pas", a-t-il expliqué.

Depuis, les pendules ont été remises à l’heure fait-il savoir: "Nous avons juste fait remarquer cela, depuis lors nous avons eu des discussions franches, d’autres modalités ont été arrêtées, nous avons maintenant d’autres dispositions et nous verrons d’ici septembre si tout cela se concrétisera. Et à partir de ça nous redéfinirons les choses en fonction de la manière dont elles se seraient déroulées", a conclu Félix Tshisekedi. 

Les dirigeants est-africains n’ont jamais apprécié les critiques des autorités congolaises à l’égard de la force régionale dont le mandat offensif n’est pas appliqué sur le terrain. 

A la suite des propos de Tshisekedi, le Vice-premier ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula avait publiquement déclaré l’échec de l’EACRF-DRC.

"Est-ce que les troupes de l’EAC ont échoué? C’est simple, elles n’ont pas donné les résultats escomptés. Je parle sans langue de bois. C’est clair comme l’eau claire dans un verre clair. Autrement, on n’aurait plus parlé du M23. Ça ne demande pas une démonstration particulière", avait-il dit répondant à une question de la presse.

En dépit de tout, le mandat de la force régionale initialement de six mois a été prorogé jusqu’au mois de septembre.

Patrick Maki