Selon l’OMS, les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu et du Sud-Kivu connaissent une recrudescence des maladies infectieuses dont le choléra et la rougeole, à cause notamment du nombre élevé des déplacés internes dans ces provinces, soit plus de 6 millions de personnes déplacées internes.
En plus de la violence armée, les inondations survenues en début de cette année ont sérieusement endommagé 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de la Tshopo, augmentant encore les besoins en santé.
« Au Nord-Kivu, plus de 17 000 cas de choléra et 148 décès ont été signalés depuis décembre 2022. Cette maladie a également touché le Sud-Kivu voisin. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à elles seules comptent 82 % des cas de rougeole enregistrés dans le pays cette année sur plus de 136,000 cas dont 2000 décès. Dans les provinces de Mai-Ndombe, du Kasaï et de la Tshopo, les inondations et les conflits intercommunautaires ont entraîné le déplacement de près de 100 000 personnes. A cela s’ajoute dans ces trois provinces, une épidémie de rougeole qui a touché environ 18 000 personnes avec 444 décès enregistrés », dit l’OMS dans son communiqué.
Les agences humanitaires des Nations unies ont appelé à une intensification immédiate des opérations d'assistance à la population affectée. Au regard de la détérioration de la situation humanitaire qui prévaut dans la Tshopo, le Kasaï et le Mai-Ndombe, l’OMS a également décidé d’intensifier immédiatement les opérations d'assistance aux populations affectées de ces trois provinces.
« L'aggravation de l'insécurité a fortement impacté des millions de personnes déjà confrontées à des conditions de vie désastreuses et privées de services essentiels de base tels que les soins de santé. Avec nos partenaires, nous sommes déterminés à renforcer notre soutien pour garantir que les personnes les plus nécessiteuses ont accès à des services de santé vitaux », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC.
Les principaux besoins en santé comprennent les soins de santé d'urgence de base, y compris les services de santé sexuelle et reproductive, la santé mentale et le soutien psychosocial, ainsi que la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre et de traumatismes.
Cette année, conclut l’OMS, au moins 174 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d'urgence. Cependant, seuls 23 millions de dollars, soit 13 %, ont été mobilisés.
Thérèse Ntumba