RDC-Butembo: trois cas d'assassinat en trois jours, des victimes poignardées et une autre décapitée

Ville de Butembo/Ph. ACTUALITE.CD

Trois habitants ont été tués en trois jours dans différents cas d'assassinat en l'intervalle de 72 heures dans la ville de Butembo (Nord-Kivu). Le dernier cas en date est celui d'un enseignant qui a été poignardé l'avant-midi de ce mardi 30 mai à son lieu de service. Mathe Musienene, 70 ans révolus, était enseignant de relève à l'école primaire Hanga, en cellule Isango-Malera du quartier Mukuna, dans la commune de Bulengera. Ses bourreaux, trois jeunes gens armés, l'ont abattu après avoir manqué le directeur d'école qu'ils seraient venus rechercher, à en croire les témoignages recueillis par la société civile de Bulengera.

"C'était autour de 10 heures locales qu'ils ont fait irruption à l'école. Le directeur n'était pas présent. Il était en ville en pleine opération bancaire pour retirer l'argent de paie des enseignants. Visiblement qu'ils avaient l'écho que la paie s'effectuera ce jour. Mais ils n'ont pas rencontré le responsable. C'est ainsi qu'ils ont poignardé cet enseignant qu'ils ont croisé au bureau et qui est mort alors qu'on tentait de l'acheminer à l'hôpital", rapporte à ACTUALITE.CD John Kameta, président de la société civile de Bulengera qui s'est rendu sur le lieu du drame. 

Cet incident a été à la base de la paralysie des activités dans nombreuses écoles du coin, pourtant en pleine session d'examens de fin d'années.

Plus tôt dans la matinée, dans la commune de Kimemi, un autre habitant a été assassiné par des hommes armés assimilés aux miliciens mai-mai en cellule Komba, au quartier Malende. Il s'agit d'une femme, mère d'une famille.

A en croire Jackson Bwahasa, le fait s'est déroulé autour de 3 heures du matin. Des hommes armés se sont introduits dans son domicile, ont retiré la pauvre femme aux côtés de son mari et ses enfants, l'ont conduite à l'extérieure, puis l'ont décapitée avant de se volatiliser dans la nature, emportant avec eux sa tête. 

Au petit matin, la dépouille dépourvue de tête gisait encore sur le sol. 

Des sources concordantes redoutent un règlement de compte de la part des membres d'un groupe armé rival à celui dont la femme était suspectée d'être féticheur. Informations non encore confirmées par des sources officielles qui disent mener les enquêtes. 

Ces deux cas sont enregistrés trois jours seulement après l'assassinat d'un autre habitant sur l'avenue Batangi, dans la nuit du 27 au 28 mai. Il s'agit d'un homme d'une cinquantaine révolue, opérateur économique. Il a été abattu à l'aide d'armes blanches alors qu'il était sorti dehors pour fermer le robinet ouvert sans le savoir par ses bourreaux en vue de l'attirer à l'extérieur. Après le forfait, ces bandits ont pillé la maison de la victime, à en croire nos sources. 

Ces cas d'insécurité sont enregistrés dans un contexte où la ville est sous menace des miliciens qui ont élu domicile dans des localités et villages périphériques. Le tout, en plein état de siège.

Claude Sengenya