Le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) inventorie les groupes armés qui opèrent dans l’Est du pays. Mardi, le coordonnateur de ce programme, Tommy Tambwe a avancé les chiffres qui font froid au dos: 252 groupes armés locaux et 14 étrangers sont présents et actifs dans cinq provinces de l’Est, à savoir l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema et le Tanganyika.
"Il y a un travail qui a été produit qui relève de manière très arithmétique que la province de Tanganyika compte 19 groupe armés nationaux, zéro groupe étranger, le Maniema 20 groupes armés, zéro groupe étranger, le Sud-Kivu 136 groupe armés dont 5 étrangers, le Nord-Kivu a 64 groupes armés dont 7 étrangers et l'Ituri a 20 groupes armés dont deux étrangers. Ce qui fait un total de 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers”, a indiqué Tomy Tambwe, coordonnateur national du P-DDRCS au cours d’un point de presse.
Le P-DDRCS dit disposer d’une cartographie des groupes armés qui va lui permettre de mener le travail de démobilisation mais il se pose encore le problème de moyens.
"Nous avons la cartographie des groupes armées par territoire et par province, et la liste des seigneurs ou chefs des milices, où ils opèrent. Nous avons déjà des sites de désarmement, des sites de démobilisation et nous avons déjà des projets pilotes. Le travail qui reste c’est juste mobiliser les moyens pour avancer", a-t-il ajouté.
C’est depuis plus de deux ans que la mise en œuvre du programme de désarmement et démobilisation peine à se matérialiser, alors que naissent de nouvelles milices dans l’Est du pays. Bien avant la mise en place du P-DDRCS, le gouvernement a tenté infortunément de regrouper les combattants de certains groupes armés sur des sites différents en vue d’obtenir leur désarmement mais faute d’une politique appropriée, les tentatives ont échoué. C’est le cas notamment des miliciens de la FRPI (territoire d’Irumu) et de CODECO (territoire de Djugu) en Ituri qui ont tous regagné le maquis après des mois passés dans des sites de cantonnement provisoire sans un suivi des autorités.
Ivan Kasongo