RDC: sous état de siège en Ituri, près de 50 personnes tuées lors des attaques de CODECO pendant deux jours

Illustration. Le corps d'une victime d'attaque des ADF à Beni
Illustration. Le corps d'une victime d'attaque des ADF à Beni

C'est une tragédie inimaginable. Les miliciens de la CODECO ont tué près de 50 personnes au cours des attaques menées pendant deux jours successifs, soit le 13 et le 14 avril dans plusieurs entités du secteur des Banyali Kilo, se trouvant à une dizaine de kilomètres du centre commercial de Mongbwalu au nord-ouest de la ville de Bunia (territoire de Djugu) en Ituri.

"Nous avons retrouvé 45 corps. En ce qui concerne les FARDC, nous n'avons pas compris comment la CODECO a fait au moins 1h30 au centre de Kilo, ils ont tué et incendié des maisons mais les FARDC sont venues après les tueries", a dit à ACTUALITE.CD Jean-Robert Toko Basiloko, président de la société civile locale.

Il ne s'agit que d'un bilan provisoire jusque-là, indique la société civile.

Hormis les tueries, ces miliciens ont aussi incendié une centaine de maisons et plusieurs biens de la population civile.

Une autre source décrit l'ampleur de la violence de CODECO dans les différents villages:

"La situation sécuritaire en secteur des Banyali Kilo est très catastrophique.  Andasia et Mayolo, Kilo jusqu'à Matete ont été attaqués par ces miliciens qui ont tué plus de 45 personnes, essentiellement des enfants et femmes. Deux centres de santé vandalisés".

Les autorités militaires de l’état de siège sont quasiment muettes sur ces violences. Aucune réaction de l'armée malgré les multiples sollicitations.

Ces attaques ont occasionné des déplacements massifs des habitants de Kilo-État et environs vers des régions jugées sécurisées dont Mongbwalu centre.

Ituri, province sous état de siège depuis bientôt deux ans, ne fait que sombrer dans la violence armée. L'état de siège n'a apporté aucune solution aux problèmes sécuritaires dans cette partie du pays. Par contre, la situation s'est aggravée davantage, notent plusieurs observateurs.

Dans son dernier rapport trimestriel, publié le 27 mars, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait estimé que 485 civils avaient été tués entre le 1er décembre et le 14 mars en Ituri.

Freddy UPAR, à Bunia