RDC-Djugu: le bilan des dernières attaques des miliciens CODECO s'alourdit à 62 morts, une centaine de maisons incendiées 

Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni
Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni

Soixante-deux personnes ont été tuées lors de deux attaques des miliciens CODECO jeudi et vendredi derniers dans plusieurs villages du secteur des Banyali Kilo (territoire de Djugu) en Ituri.

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Le bilan de 45 morts précédemment annoncé n'était que provisoire. D’autres corps ont été découverts après des fouilles  ce samedi.

"C’est dans plus ou moins 10 de nos villages que les CODECO ont attaqué durant les deux jours. Le bilan est passé déjà de 45 à 62 morts sans compter les disparus puisque d’autres corps ont été découverts dans des champs et on a comptabilisé 23 personnes qui sont blessées et plus ou moins 150 maisons et boutiques incendiées et pillées", a indiqué à ACTUALITE.CD une source locale.

Ces attaques ont occasionné des déplacements massifs des habitants de Kilo-État et environs vers des régions jugées sécurisées dont Mongbwalu centre.

Ce samedi, l'on peut constater une accalmie précaire dans les villages attaqués. L'armée n'a pas pu empêcher ces violences. L'intervention est arrivée en retard. "Les assaillants ont opéré pendant 1h30. Nous ne comprenons pas pourquoi l'armée est arrivée en retard", a déploré un membre de la société civile locale.

Le porte-parole militaire a indiqué que l'armée a, lors de l'intervention, tué 14 miliciens et qu'elle contrôle la zone.

"Nos militaires contrôlent la zone et ont neutralisé 14 miliciens pendant leur fuite et 4 autres ont été blessés", a signifié le lieutenant Jules Ngongo.

Ituri, province sous état de siège depuis bientôt deux ans, ne fait que sombrer dans la violence armée. L'état de siège n'a apporté aucune solution aux problèmes sécuritaires dans cette partie du pays. Par contre, la situation s'est aggravée davantage, notent plusieurs observateurs.

Dans son dernier rapport trimestriel, publié le 27 mars, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait estimé que 485 civils avaient été tués entre le 1er décembre et le 14 mars en Ituri.

Freddy UPAR, à Bunia