Procès sur le meurtre des jeunes de l'UNAFEC à Lubumbashi : le débat autour du nombre de décès divise les parties, le tribunal poursuivra l'audition des témoins jeudi

Photo d'illustration
Les prévenus du procès de meurtres des jeunes de l'UNAFEC à Lubumbashi.

Le tribunal militaire garnison de Lubumbashi a poursuivi ce mardi 11 avril 2023 à Lubumbashi, l'audience dans le cadre du procès autour du meurtre des jeunes présentés comme membres du parti politique union nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC). Le débat a tourné autour des controverses sur le bilan exact des morts. La partie défenderesse dit avoir pris connaissance uniquement de 6 décès par l'entremise des actes de décès présentés à l'occasion.

Des propos qui ont été rejetés par la partie civile.

"Au delà de 6 actes de décès présentés au tribunal, d'autres corps ramassés dans la rivière Naviundu ont été enterrés avec l'autorisation du bourgmestre de la commune qui avait fait une descente sur le terrain" a expliqué la partie civile.

Et de poursuivre :

" La disparition aujourd'hui des jeunes de l'UNAFEC par noyade n'a pas besoin d'acte de décès. Il n'y a aucune voie de droit qui dit le contraire " rétorque la partie civile sur le cas de 6 décès évoqué par les avocats qui défendent les deux présumés auteurs de ce meurtre.

En dehors des familles de victimes, l'UNAFEC s'est présentée ce jour comme partie au procès avec son président national Jean Ladislas Umba Lungange assisté par le même conseil.

A la séance du jeudi 13 avril prochain, le tribunal devrait se baser sur la convocation à la barre des témoins pour avoir d'autres versions autour du bilan exact des morts à l'occasion de cet incident.

En attendant, la partie civile propose également que la RDC civilement responsable, soit également convoquée.

" Nous avons soumis notre demande que la République Démocratique du Congo, étant civilement responsable vient également répondre parce que c'est la RDC qui est l'employeur direct de deux militaires considérés aujourd'hui comme prévenus, c'est la RDC qui les a doté d'une arme chacun, c'est elle qui leur a donné des tenues. Voilà pourquoi elle doit répondre devant les juges en tant que civilement responsable. Dans le cas où ces deux présumés sont condamnés, c'est en ce moment là que la RDC sera aussi condamnée pour réparer les préjudices causés aux parties civiles ", a dit à ACTUALITE.CD, Victor Mulumba, avocat de la partie civile. 

Les attentes des familles des victimes

 Mbaya kalonji Justin, membre de JUNAFEC (21 ans) est décédé lors des évènements du pont Naviundu à Lubumbashi. Sa famille veut que la justice soit rendue correctement et que les auteurs de ces crimes soient punis.

"Nous, la famille, nous suivons de près ce procès et nous voulons que la justice soit faite. Même si on parvient à endommager, cet argent-là ne va pas couvrir le vide laissé par notre frère Justin Mbaya kalonji qui a été tué par balle ce jour-là. La vie humaine ne se vend pas, nous voulons que la justice rende le bon droit, les auteurs de ces actes doivent être punis sévèrement ", dit Mussa Serge, grand frère du défunt.

contexte

Le 23 mars dernier, plusieurs jeunes présentés comme membres de l'UNAFEC ont été tués, selon plusieurs sources, par des commandos au pont jeté sur la rivière Naviundu reliant deux communes, à savoir celle de Kampemba et la commune annexe. Selon la société civile, ce sont les hommes arborant la tenue militaire qui ont ouvert le feu tuant ces jeunes, d'autres sont morts, toujours selon la société civile, par noyade en voulant se sauver. Lors de son point de presse de ce mardi 11 avril 2023, Jean Claude Muyambo, l'un des notables de la région du Katanga a appelé à la mise en place d'une enquête indépendante dans le cadre de ces actes qui ont endeuillé, dit-il, le Katanga.

José MUKENDI