Est de la RDC: à son tour, le député Juvénal Munubo adresse une question orale avec débat à Bemba sur l'entrée des troupes ougandaises alors que l'Ouganda est cité comme ayant fourni de "base arrière au M23" 

Les militaires ougandais entrés à Bunagana
Les militaires ougandais entrés à Bunagana

Le député national Juvénal Munubo a adressé ce lundi 3 avril une question orale avec débat au vice-premier ministre, ministre de la défense, Jean-Pierre Bemba sur la présence des troupes ougandaises au Nord-Kivu, dans le cadre de la force régionale des États d'Afrique de l'Est. Cet élu du territoire de Walikale, cherche à comprendre, comment le gouvernement a accepté et cautionné l'entrée des troupes ougandaises sur son territoire alors que l'Ouganda est cité par le rapport d’experts des Nations unies comme État ayant servi de base-arrière à la rébellion du M23 qui occupe de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

" En effet, il y a quelques jours, des soldats de l'Armée ougandaise (UPDF) sont entrés sur le territoire congolais dans le cadre de la Force régionale des Etats d'Afrique de l'Est, censée contribuer à mettre fin à l'activisme des groupes armés à l'Est du pays, notamment de celui du M23. Ces soldats ougandais arrivent en République Démocratique du Congo, au moment où l'Ouganda est cité par un Groupe d'experts des Nations Unies, en juin 2022, ensemble avec le Rwanda, comme pays ayant fourni une base arrière au M23. Sans oublier que l'Ouganda a été reconnu en 2005 par la Cour internationale de Justice (CIJ) comme pays agresseur de la RDC et sommé à payer des dommages et intérêts à cette dernière", indique Juvénal Munubo.

L’Ouganda a plus d’un millier d’autres soldats qui opèrent dans les territoires de Beni (Nord-Kivu) et d’Irumu (Ituri) dans le cadre des opérations “Shujaa” avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les islamistes ADF. 

Par ailleurs, Munubo attend du VPM de la défense la position officielle du gouvernement sur le bilan de la Force régionale de l’EAC et les voies et moyens pour mettre fin à l'agression.

"Au moment où la population de l'Est est majoritairement très critique des prestations de la Force régionale des Etats d'Afrique de l'Est (EACRF) et souhaite d'ailleurs son départ, comment comprendre que le Gouvernement congolais ait implicitement accepté et cautionné l'entrée des troupes ougandaises sur son territoire ?”, s’interroge M. Munubo.

Le Président Ougandais Yoweri Museveni est clair: sa force ne vient pas combattre le M23. Bien avant lui, c’est son fils, ancien chef de UPDF qui a dit que les rebelles du M23 son “ses frères”, il ne faut pas les combattre. Que ça soit les kényans, les burundais ou encore les sud-soudanais qui sont arrivés récemment en RDC, aucune unité n’a jusqu’ici ouvert le feu contre le M23. D’où les Congolais soupçonnent une complicité et demandent le départ des forces de l’EAC.

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Ivan Kasongo