RDC-JIF 2023 : à Kinshasa, une exposition photos en hommage aux femmes qui se sont démarquées dans les années 60 et 70

Exposition
Photo ACTUALITE.CD

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, une exposition photos a été vernie à la bibliothèque nationale du Congo. Elle montre des photos, en noire et blanc, de premières femmes qui se sont lancées et démarquées dans des domaines encore réservés aux hommes, dans les années 1960 et 1970, à Kinshasa. Cela à l’initiative des organisations hispano-suisse, Initiatives pour la Photographie africaine et congolaise, O bosani biso ?

Dans l’exposition, on peut voir Sophie Nkanza, première sociologue diplômée de l'Université de Genève, femme politique et fonctionnaire des Nations unies ; la chanteuse M'pongo Love ; Pauline Lisanga, première journaliste congolaise et présentatrice à la RCBA, la Radio Congo Belge pour Africains ; Mama Kazaku et Mama Angebi, pionnières de la chronique de la musique populaire à la radio et à la télévision congolaises ; bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, première femme africaine à être béatifiée ; la poétesse Clémentine Faik-Nzuji et la première femme à avoir obtenu un permis de conduire, Victorine Njoli.

Un travail technique a permis de retrouver des archives, pas évident pour aller plus loin dans le passé trouver d’autres femmes pionnières.

« Nous avons pris des femmes qui ont vécu dans un passé proche. Nous ne voulions pas aller pêle-mêle. Nous avons pris des femmes que nous avons vues, qui ont encore des témoins vivants. Des gens que nous pouvons questionner pour raconter l’histoire de façon correcte », explique à ACTUALITÉ.CD, Nana Ngumbu, de O basani biso ?

A

Les organisateurs ont contourné la difficulté d’existence de peu de matériels tangibles et physiques sur ces premières femmes. La documentation virtuelle dans l'univers d'internet a beaucoup servi à y parvenir.

« Comme des étoiles mortes que nous pouvons encore voir la lumière, les photos disparues physiquement continuent à être vivants sur nos écrans. Dans le cyberespace, là, sont les images de nos héroïnes. C'est là qu'elles ont été chargées, téléchargées, partagées et likées », a fait savoir Rosario Mazuela, d’Initiatives pour la Photographie africaine.

Lors de la brève prise de parole des organisations initiatrices et de la bibliothèque nationale, face au public, avant de dévoiler les œuvres exposées, il a été tout de même souligné une difficulté de trouver des photographies et d'objets originaux de ces femmes. Cela, pour des raisons communes à tout le monde mais un peu plus profond dans le continent africain. Le climat humide, les incendies, les malentendus dans les familles sur la question des héritages, le manque d'intérêt des individus, et de l'État.

Les organisations Initiatives pour la Photographie Africaine et Obosani biso ? se sont mises ensemble dans ce projet suite à leur passion pour le travail avec les archives photographiques. C'est un projet qui, en ce qui concerne le matériel d'exposition, est marqué par les difficultés de cette époque. L'objectif de cette initiative est de montrer en images des femmes que l'on qualifierait aujourd'hui d' « influencers ». L’exposition court jusqu’au 22 mars, à la bibliothèque nationale du Congo, dans la commune de la Gombe, en face de la Banque centrale du Congo.

Emmanuel Kuzamba