CEEAC: le Représentant spécial l'ONU pour l'Afrique centrale appelle au désarmement des groupes armés et le retrait du M23 des zones occupées

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Abdou Abarry, Représentant spécial pour l'Afrique centrale et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) a déploré la détérioration de la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo marquée par des déplacements massifs et le nombre élevé des actes des violences contre des populations civiles. Il l'a fait savoir lors de son discours à l'ouverture des travaux de la CEEAC à Kinshasa.

À cette occasion, il a réaffirmé la position de son organisation qui est celle de soutenir toutes les initiatives diplomatiques enclenchées au niveau de la région sous l'égide de l'EAC.

"Le nombre des victimes des violences terroristes est aussi élevé y compris dans l'Est de la République Démocratique du Congo qui a vu une augmentation de ces violences ces derniers mois dégradant considérablement une situation humanitaire déjà difficile notamment du fait des attaques répétées des ADF et de la résurgence du M23 et des activités criminelles des autres groupes armés actifs dans cette partie de la RDC. Comme vous le savez, la résolution du conflit dans l'est de la République Démocratique du Congo passe par une solution politique. Les Nations Unies qui soutiennent les initiatives de paix de Nairobi et de Luanda en vue de l'instauration d'une paix définitive et durable dans l'est de la République Démocratique du Congo demandent la fin de toutes formes des violences et activités déstabilisatrices des groupes armés actifs dans la région et appellent à leur désarmement, au retrait du M23 des zones occupées et à la fin de tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques y compris le M23 conformément à la résolution 2666 du conseil de sécurité des Nations-Unies", a-t-il lancé dans son discours ce samedi 25 février 2023.

Et de poursuivre :

"Aussi, nous saluons le communiqué du conseil de paix et de sécurité de l'union africaine adopté le 17 février 2023 et qui exige je cite : que tous les groupes armés en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR cessent immédiatement les hostilités et se retirent sans condition de l'est de la République Démocratique du Congo et à cet égard demandent instamment la mise en œuvre rapide des résolutions des processus de Luanda et de Nairobi ainsi que du communiqué du mini sommet de Luanda du 23 novembre 2022".

Avant le sommet de l'Union africaine (UA), les chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), réunis vendredi, ont de nouveau appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et demandé un "retrait de tous les groupes armés d'ici le 30 mars" dans l'est de la RDC. Le M23 a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. Elle s'est emparée depuis de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui est corroboré par des experts de l'ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende. Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu'à présent, ont été lancées, notamment par l'EAC, qui a créé une force régionale censée s'assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an.

Comme la mission des Nations unies, accusée d'inefficacité face aux nombreux groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC depuis près de 30 ans, cette force régionale est de plus en plus critiquée par la population.

Clément MUAMBA