RDC : le ministre des droits humains, l'ambassadeur des États-Unis et l'OIM martèlent sur la nécessité de la loi portant prévention et répression de la traite des personnes

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Photo d'illustration

La structure rattachée à la présidence de la République dénommée "Coordination de la Jeunesse, Lutte contre les Violences faites aux Femmes et Traite des Personnes" et la nouvelle loi sur la traite des personnes ont été présentées aux acteurs de première ligne, ce mercredi 22 février 2023 à Kinshasa, sous l'accompagnement de l'Organisation International pour les Migrations (OIM).

Présent à cette activité, le ministre des Droits humains Albert-Fabrice Puela a rappelé la nécessité pour la RDC de disposer de cette loi qui combat le trafic des êtres humains.  

"Nous avons un outil important dans notre arsenal juridique. Il s'agit de la loi portant prévention et répression de la traite des personnes. Il est important que les différents acteurs puissent connaître cette nouvelle loi. Nos attentes sont celles d'appuyer la volonté exprimée par le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi de mener une lutte acharnée contre le trafic des êtres humains parce qu'il s'agit de l'une des formes de violations de droit de l'homme", a déclaré Albert Fabrice Puela. 

L'Organisation International pour les Migrations (OIM) a accompagné depuis le début, la RDC à renforcer son arsenal juridique par une nouvelle loi qui attaque la traite des personnes. L'OIM attend que les bourreaux des victimes de la traite des personnes en RDC deviennent en conflit avec la loi du pays. 

"Aujourd'hui, avoir une loi va permettre aux victimes de ne pas être des victimes deux fois. Elles ont été à la fois victimes de leurs bourreaux et de la justice. Aujourd'hui, elles ont l'espoir d'en être victimes qu'une fois. La loi réprime. Le travail qui nous reste à faire aujourd'hui est celui de sensibilisation, de prévention et de protection. On ne peut pas évoquer la question de la prévention de la traite sans s'adresser à la jeunesse. La loi est là, j'en serai heureux, le jour où nous allons avoir le premier bourreau traduit en justice. On a besoin de voir les criminels en justice", s'est exprimé Fabien Sambussy, Chef de mission de l'OIM. 

Les États-Unis également apportent son soutien à la RDC pour une lutte efficace contre la traite, c'est ce qu'a dit en substance son représentant plénipotentiaire.

"Vous avez maintenant la loi, il faut aller plus loin pour assurer la protection des victimes, la prévention mais aussi la poursuite judiciaire. Les États-Unis sont très attachés à ce dossier car il s'agit d'une forme d'esclavage et c'est contre tous nos valeurs. On est obligé de conjuguer nos efforts pour lutter contre la traite", a dit Lucy Tamlyn, Mme l'ambassadeur des USA en RDC.

Pour sa part, Chantal Yelu Mulop, la coordonnatrice de la "Coordination de la Jeunesse, Lutte contre les Violences faites aux Femmes et Traite des Personnes" a insisté sur l'importance de vulgariser cette nouvelle loi.

"La violence basée sur le genre et la traite des personnes cohabitent ensemble. On se rend compte que la majorité des personnes victimes de la traite sont des jeunes filles et jeunes garçons. Il y a également la violence faite à la femme qui entre dans cette trilogie. Il faudra que cette nouvelle loi soit mise en pratique et vulgarisée. Il y a un numéro vert mis en place pour permettre aux victimes d'appeler pour dénoncer leurs bourreaux afin qu'ils soient poursuivis", a-t-elle dit. 

L'élaboration de cette loi contre la traite des personnes est l'oeuvre de l'ancienne structure APLTP (Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes).

"On s'est battu pour que cette loi passe. L'OIM était toujours avec nous jusqu'à ce que le ministre des droits humains nous apporte son soutien. C'est un sentiment de joie qu'on en arrive là", a dit Mme Cécile Rebecca Meta.

Au cours de 3 ans l’APLTP avait organisé des formations telles que celle de renforcement des assistants sur la gestion des cas de traite des personnes, celle des enquêteurs sur les investigations en la matière, celle sur la collecte des données et elle a commémoré, le 30 juillet dernier, à Kisangani, la journée mondiale de la lutte contre la traite d’être humains.   Jordan MAYENIKINI